Certes, le XV de France a empoché 5 points lors de sa victoire dans la douleur contre l’Italie lors de la 1ère journée du Tournoi des 6 Nations 2023. Mais le chiffre qui est resté dans toutes les mémoires, c’est ce 18. 18, comme le nombre de pénalités concédées par les Bleus à Rome. Jamais sous l’ère Galthié les Tricolores s’étaient montrés aussi indisciplinés.
« On sait très bien qu’à ce niveau, ce n’est pas jouable. On n’a pas su stopper cette contagion qui nous a pris dès le début du match », avait lâché au coup de sifflet final le capitaine Antoine Dupont. Face à l’Irlande, cette indiscipline pourrait s’avérer fatale, et Jonathan Sexton, qui sera bien présent au coup d’envoi, se fera un malin plaisir de sanctionner par le pied toutes les occasions qui lui seront offertes.
Travailler le geste, ne pas changer d’attitude
Depuis Rome, où il sont restés, et en un temps réduit, les Bleus ont tout mis en œuvre pour corriger le tir. « Grâce aux vidéos, on a beaucoup travaillé pendant nos 2 jours de récupération. Il y a eu beaucoup d’échanges avec le staff et Jérôme (Garcès, NDLR) qui eux aussi ont eu un échange avec Joël Jutge, le référent des arbitres mondiaux », a détaillé le centre Gaël Fickou, joueur français le plus expérimenté (75 sélections).
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Travailler, mais aussi s’adapter. Les Bleus ont été très souvent sanctionnés dans les rucks face à l’Italie. De quoi les inciter à freiner les ardeurs dans ce secteur de jeu en Irlande ? « Surtout pas », répond Fabien Galthié. Le sélectionneur embraye : « On va continuer à être aussi performant dans cette zone du jeu, car c’est un de nos points forts. Par contre, il va falloir continuer à travailler le geste de lâcher clairement le joueur au sol, lever les bras. C’est vraiment un des aspects très techniques qu’on répète tous les jours avec Shaun ».
En fait, lorsqu’on se fait sanctionner parce qu’on attaque un ruck et qu’un joueur est coincé, ce n’est pas la faute du plaqueur. C’est le joueur qui doit gratter qui lit la situation : « mon copain est dans une situation difficile, il ne peut pas sortir, je circule et n’attaque pas le ruck ». Ce sont vraiment des moments de grande lucidité et de technique dans le chaos. On s’entraîne dans le chaos à avoir cette lecture lucide de la situation et du geste qui va accompagner cela.
La France, 2e nation la plus disciplinée
La zone de ruck, l’un des « points forts ». Au même titre que la discipline dixit Fabien Galthié. Le sélectionneur a tout particulièrement tenu à dédramatiser la situation, arguant la thèse de l’accident face à l’Italie, rappelant au passage les très bons chiffres des Bleus dans ce secteur l’an passé :
Ce qui s’est passé est très intéressant pour nous puisqu’on s’est présenté à Rome avec un niveau de performance excellent par rapport à l’arbitrage et à la discipline. Nous sommes la deuxième meilleure équipe au monde derrière l’Italie : 9,3 pénalités par match, et la France, 9,4 pénalités par match.
Pour Galthié, le but est de « comprendre comment on a pu être en difficulté dans ce domaine-là » face à la Squadra Azzurra. Gaël Fickou poursuit : « Il ne faut pas tout remettre en question. On peut passer à côté dans un secteur sur un match, ça arrive. On ne va pas s’affoler. C’était juste un avertissement en Italie. On va essayer de ne pas le faire 2 fois, tout simplement ».
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Le sélectionneur national a aussi mis en avant une tendance : à chacun de ses premiers matchs dans le Tournoi des 6 Nations, le XV de France a été indiscipliné. « Et puis lors du deuxième match, on divise par deux le nombre de fautes. Et on reste sur cette moyenne, c’est-à-dire autour de 9 », a-t-il constaté.
Composer avec Wayne Barnes
C’est pour toutes ces raisons que Fabien Galthié demeure confiant quant au fait que son équipe va gommer ce manque de discipline passager. « C’est un point fort chez nous, la discipline. Nous sommes toujours classés, au début de cette année 2023, comme la deuxième nation mondiale en termes de discipline, derrière l’Italie. On verra à la fin de l’année, en novembre 2023, quel sera le classement. Mais aujourd’hui, nous sommes toujours sur le podium en termes de discipline ».
Après avoir eu affaire à Matthew Carley à Rome, les Bleus devront composer à Dublin avec l’Anglais Wayne Barnes, arbitre le plus capé du circuit mondial. « Waynes Barnes, c’est un grand arbitre », lâche Galthié. « Ses juges de touche comptent énormément sur la manière dont ils jugent les hors-jeu. On a beaucoup travaillé dessus, mais pas que… » dit Galthié. Dont la conclusion est ce message qu’il a martelé à l’envi : « Ce n’est pas un point faible. C’est même un point fort… ».
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