
Elle a pensé à tout. Coralie Longlune, propriétaire des écuries du Pressoir Rimbert à Breteuil (Eure), est en pleins travaux pour agrandir des bâtiments dédiés depuis 2017 à la pension équine.
« Au départ, j’avais des box pour mes chevaux, puis on m’a proposé des demi-pensions, et on a eu l’idée de s’agrandir pour ne faire que ça. » Mais ici, oubliez les box de chevaux fermés où le cheval peut parfois s’ennuyer.
« Nous avons réfléchi avant tout au bien-être du cheval, afin qu’il puisse se sentir en liberté », détaille Coralie, jeune mère de famille qui a donc lâché son travail de technicienne de laboratoire. En effet, à l’arrière des box, dans ce nouveau bâtiment de 1 900 m² en construction, on trouve des portes qui donnent sur un petit coin de pelouse, où les chevaux pourront se dégourdir les jambes. Comme à l’hôtel.
Un projet bien pensé
Le projet, qui doit prendre fin d’ici fin février 2023, comprend également un grand manège couvert qui viendra compléter la carrière extérieure.
Au-dessus de la sellerie, on va faire le club-house, comme ça les familles pourront regarder leurs proches en train de travailler leur cheval.
Innovant encore, un système de récupération du fumier est mis en place pour aller alimenter la future unité de méthanisation de Breteuil.
« On ouvre les grilles entre les box, et cela permet à un tracteur de passer en longueur pour récupérer le fumier avec une benne », détaille Thomas, le mari, qui a largement participé au montage des dizaines de box présents dans le grand bâtiment en bois.

Plus loin, une douche est aussi possible pour les chevaux après les séances avec leurs propriétaires.
En effet, Coralie et son mari Thomas, agriculteur sur la ferme mitoyenne, proposent des pensions (pour les propriétaires) ou des demi-pensions (un client vient monter un cheval qui ne lui appartient pas). La créatrice des écuries pourra en accueillir 55 au total.
« Certains ont acheté pour être proches de l’écurie »
« Nous avons beaucoup de réservations, mais il nous reste encore quelques places », détaille la jeune femme. Un projet qui attire bien au-delà du sud de l’Eure, comme l’indique Thomas : « Certaines personnes viennent d’Évreux régulièrement ou même de région parisienne. On connait aussi des propriétaires qui ont acheté une maison tout près d’ici afin d’être au plus près de leur cheval. »

Des tarifs attractifs, l’accent mis sur le bien-être, et son expertise d’ancienne cavalière de haut niveau (lire encadré) ont suffi à attirer le public. Dans son projet, des intervenants extérieurs pourront même intervenir, à la demande des clients. Les écuries proposent également le débourrage et la valorisation de chevaux.
Un cavalière internationale d’endurance
Avant de lancer ses propres écuries, Coralie Longlune a derrière elle un long passé de cavalière internationale, qu’elle a mis de côté après la naissance de ses enfants. « Je suis cavalière depuis toute petite, et je me suis spécialisée dans l’endurance, c’est-à-dire les épreuves de longues distances chronométrées, jusqu’à 130 km », renseigne-t-elle.La discipline est moins « bling bling » que le CSO (Concours de saut d’obstacle) ou le concours complet. On part pour la journée entière avec son cheval, et il faut être le plus rapide, sans porter préjudice à son cheval.« Des contrôles vétérinaires sont en effet pratiqués à plusieurs endroits du parcours, qui demande un véritable effort pour les animaux. Elle devient rapidement une athlète performante dans ce monde amateur, ce qui l’amène à courir partout en France et y compris à l’étranger, en Belgique et aux Pays-Bas notamment. »Tous les chevaux ne sont pas faits pour courir de l’endurance. Il y a des races qui sont plus performantes, comme les pur-sang arabes. Aujourd’hui je n’ai plus de cheval capable de faire de grandes compétitions, mais j’espère un jour reprendre pour le plaisir« , ambitionne la jeune femme, qui ne cache pas l’investissement humain important dans ce sport si particulier. »C’est comme un marathonien, il doit s’entrainer au moins 3 fois par semaine, si ce n’est tous les jours, pour être performants et pouvoir faire plus de 100 km.« En tout cas, les cavalières et cavaliers qui souhaitent faire de l’endurance dans ses écuries sauront où trouver de bons conseils.
Au total, le projet aura coûté 340 000 euros aux Écuries du Pressoir Rimbert. Dans le cadre du soutien aux investissements de la filière équine, Coralie a pu être aidée à hauteur de 60 000 € par la Région, qui est venue lui rendre visite le 19 janvier par l’intermédiaire d’Emmanuelle Tremel, conseillère Régionale. 30 000€ de cette subvention proviennent des fonds Feader, c’est-à-dire des Fonds européens agricoles pour le développement rural.