
Selon la règle de l’alternance qui prévaut dans les Conseils de Prud’hommes et qui voit se succéder chaque année à la tête de la juridiction tantôt un représentant du collège employeurs tantôt un autre de celui des employés, c’est Bénédicte Bodin-Bertel qui présidera en 2023 aux destinées des Prud’hommes à Dinan (Côtes-d’Armor).
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Litiges liés au contrat de travail
Notaire à Pleurtuit (Ille-et-Vilaine), elle succède à Elisabeth Lechenne (collège employés) qui devient vice-présidente.
Cette dernière était habituée depuis 20 ans à transmettre le flambeau à Jean-Yves Réguer. L’assureur dinannais, au bout de 25 ans, a décidé de prendre du recul. Il restera toutefois conseiller prud’hommal.
Pour rappel, les Conseils des Prud’hommes ont pour mission de concilier et juger tous les litiges liés au contrat de travail. Il ne sont pas composés de magistrats mais, à parts égales, de salariés et patrons présentés par leurs organisations syndicales et professionnelles.
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74 contentieux en 2022
A Dinan en 2022, le Conseil des Prud’hommes a traité 74 affaires, sensiblement le même nombre que lors de l’année précédente (77). A ce jour, 43 procédures sont encore en cours.
« Le Conseil des Prud’hommes de Dinan rend une justice de qualité », a tranché le Procureur de la République de Saint-Malo, Fabrice Tremel, chiffres à l’appui : « taux de départage (recours à un juge professionnel, ndlr) de 0% alors qu’il est de 20% au niveau national ; taux de conciliation de 25% (les parties trouvent un terrain d’entente, ndlr), ce qui est considérable ; et taux d’appel faible, seulement 5 décisions sur 76 soit 6,5% des dossiers, ce qui est dix fois inférieur au niveau national ». Autre satisfaction, les délais de traitement des affaires, un peu plus de 8 mois seulement à Dinan.
« L’inquiétude grandissante des salariés »
Des bons chiffres mais qui ne doivent pas occulter le contexte économique et social du moment, « marqué par l’inquiétude grandissante des salariés », a fait observer la bâtonnière du barreau des avocats de Dinan-Saint-Malo, Maître Isabelle Gérard-Réhel.
Pour sa part, la nouvelle présidente du Conseil des Prud’hommes a mis l’accent sur cette « mutation en cours » qu’est le télé-travail qui va obliger « à repenser les relations du travail » et ce qui en découle : de nouvelles formes de contrôle, la porosité entre la vie professionnelle et la vie privée, l’isolement professionnel et social…
Enfin, sous forme de boutade, Bénédicte Bodin-Bertel s’est interrogée : « Avec deux femmes à la tête des Prud’hommes, faut-il changer le nom de notre juridiction ? »