
« La vie d’un village ne se fait pas à l’école mais à l’abribus ».
C’est devant une assemblée composée en majorité de parents d’élèves que le maire de Trie-la-Ville, Claude Vansteelant, a tenu un propos pour le moins inattendu.
« C’est une réalité que j’ai constatée depuis longtemps avec les habitants avec lesquels j’échange ».
S’il entend ainsi bien conserver l’abribus de la commune d’Enencourt-Léage, le président du SIVOM de l’Aunette, semblait en revanche bien moins enthousiaste à l’idée de sauver son école.
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La réunion publique qui se tenait l’autre mardi soir à la salle des fêtes de Trie-la-Ville devait pourtant lancer le débat et donner la parole aux familles afin de trancher le sort de cette école rurale qui a son tour, et après bien d’autres, se voit menacée de fermeture.
Une décision déjà prise ?
Après présentation de la situation, l’avenir des enfants scolarisés dans ce petit village de l’Oise semblait déjà bien tracé.
« Vous déciderez, mais on ne pourra pas me reprocher ensuite de ne pas avoir tout tenté pour un rapprochement avec Trie-Château ».
À ses côtés, le maire de Trie-Château, Laurent Desmeliers évoquait les aménagements possibles afin d’intégrer les élèves d’Enencourt-Léage au sein de l’établissement scolaire de sa commune.

« Rien à y gagner »
Première réponse agacée d’une mère de famille :
« Je suis une maman d’Enencourt-Léage, et je ne sais pas avec qui vous discutez Monsieur le maire, mais je peux vous dire que notre vie ne se fait pas à l’abribus ! Elle se fait autour d’une école aujourd’hui menacée. Nous avons tout à perdre avec ce regroupement, et Trie-Château n’a rien à gagner, alors pourquoi ne pas doter notre école d’une classe supplémentaire ».
Un propos appuyé par un autre père de famille de l’assistance :
« Si la fusion a lieu avec Trie-Château, le nombre d’enfants par classe va augmenter. Ce n’est jamais bon pour l’enseignement ».
Le risque d’une classe à cinq niveaux
Des arguments très vite balayés par les élus en charge de présenter le projet de fusion.
« L’inspection académique ne nous suivra pas dans un projet de maintien d’une école qui finira vu les projections à des classes à cinq niveaux ! Ce qui est une vraie catastrophe pour la qualité de l’enseignement, et même le recrutement des enseignants », rétorquait Claude Vansteelant.
Et d’égrener les nombreux obstacles associés au maintien de l’école du village : site isolé, classes non accessibles aux personnes à mobilité réduite, transport scolaire obligatoire le midi pour la cantine… Sur ce volet, Laurent Desmeliers assurait « envisager l’agrandissement de la cantine à plus ou moins long terme ».
La fusion privilégiée
À l’issue de la réunion publique, et malgré la suppression d’un poste d’enseignant annoncée, l’hypothèse d’une fermeture de l’école d’Enencourt-Léage au profit d’une fusion avec Trie-Château semblait la plus probable.
L’abribus, pour sa part, conserve de beaux jours devant lui…