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A Fay, on élève des cerfs à la ferme du Montcel 

Ici, les cerfs et biches vivent dans leur état naturel... la prairie
Ici, les cerfs et biches vivent dans leur état naturel… la prairie ©Le Réveil Normand

A la ferme du Montcel à Fay (Orne), près de 3 cerfs reproducteurs et d’une soixantaine de biches pâturent sur 50 hectares en rotation de parcelles. En 1989, le couple s’est lancé dans cet élevage insolite.

« Dans les années 1989/90, on comptait 150 élevages de cerfs en France dont 10 dans l’Orne », explique Michèle Lebrun, propriétaire de la Ferme du Montcel. 

Le couple Lebrun qui « aspire à travailler à taille humaine » a décidé de se lancer dans cet élevage suite à plusieurs facteurs. « Avant que l’on s’installe, le propriétaire a vendu la ferme et a touché une prime de cessation laitière », le couple n’avait donc pas le droit de produire du lait.

La prairie, leur habitat naturel

Le Pays d’Ouche étant un pays d’élevage, « on a réfléchi à toutes les espèces et à cette époque-là, on parlait beaucoup d’importation de gibiers. Ça a été le déclic ».

En montant cet élevage, le couple s’est rendu compte de la méconnaissance des personnes sur les gibiers et notamment les cerfs. « Quand on demande aux gens quel est le milieu naturel du cerf, on nous répond la forêt » sauf que ce n’est pas le cas.

À l’origine le cerf vivait dans les prairies.

Michèle Lebrun

Puis les Hommes ont commencé à le chasser, « ce qui l’a fait fuir dans la forêt, mais il n’y a rien à manger pour eux » puisque le cerf est herbivore.

Cette méconnaissance et le fait que le gibier est un animal « qui n’est pas contrôlé par les services vétérinaires » ont fini de convaincre le couple.

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« Inconsciemment, on a travaillé pour le bien-être animal », explique Michèle Lebrun.

Un bien-être animal qui passe par le fait de « remettre le cerf dans son environnement et d’apporter une traçabilité sanitaire ».

De plus, les cerfs sont une espèce facile à élever, « ils se nourrissent d’herbe, ils boivent de l’eau de source, ça met bas tout seul, ça vit dehors et ça se reproduit tout seul avec le brame. Pourquoi chercher compliqué quand on peut faire simple ? ».

Une vision de la vie simple et positive que Michèle Lebrun veut mettre en avant. « Ici, les animaux sont bien, il n’y a pas de stress ».

Pas de stress et surtout les animaux reconnaissent bien le couple.

Une biche ou un cerf vit entre 15 et 20 ans, alors ils nous connaissent, je les appelle le matin pour voir si tout va bien.

Michèle Lebrun

Ils ne sont pas du tout sauvages et se laissent facilement approcher, « ils savent qu’on ne leur fait pas de mal ».

Circuit court et qualité de la viande

Malgré cette vie simple au contact des animaux, Michèle Lebrun s’interroge sur l’avenir du monde agricole. « Les exploitations ne sont pas reprises, il manque cruellement d’acteur. Pourquoi personne ne reprend les fermes ? ».

Une situation qui inquiète puisque « si du jour au lendemain, il n’y a plus d’agriculteurs, comment on va faire pour manger ? ». 

Face à ces inquiétudes, Michèle Lebrun préfère voir le verre à moitié plein et relativise, « il ne faut pas faire compliqué ». Une vision de la vie qui a poussé le couple à ne pas diversifier son élevage, « on est comblés, on a ce qu’il faut ».

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En effet, l’élevage du Montcel vend de la viande de daguets qui ont entre 18 et 24 mois grâce à une petite boutique à Sées et à leur présence sur quelques marchés.

« Ici c’est le circuit-court et la qualité de la viande », une façon de faire qui plaît aux clients. « On a une clientèle jeune et âgée ».

Certains pourraient être étonnés que des jeunes mangent du daguet, ce n’est pas le cas de Michèle. « Je trouve que les jeunes ont plus de recul par rapport à l’alimentation et à leur choix de vie ».

Une jeunesse « plus écologique et curieuse ».

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