Par Gilles Alain
Les investigations sur la grave collision provoquée par Pierre Palmade se sont brutalement accélérées ce mercredi avec le placement en garde à vue, tour à tour, de l’humoriste de 54 ans et de ses deux passagers qui s’étaient enfuis
Pour l’heure, les seules déclarations de Pierre Palmade sont venues de sa sœur qui, dans un communiqué, a affirmé que l’artiste ressentait « une honte » et « assumera toutes les conséquences de son acte ».
Cinq jours après l’accident impliquant l’humoriste et deux autres véhicules sur une route départementale de Seine-et-Marne, Le corps médical a donné son feu vert à une audition dans la durée de l’humoriste de 54 ans. Les policiers lui ont alors notifié sa garde à vue pour « homicide et blessures involontaires » sur son lit d’hôpital au Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne), où il était hospitalisé depuis la collision, avant de l’emmener en Seine-et-Marne pour faciliter un éventuel déferrement au tribunal judiciaire de Melun jeudi ou vendredi. Avec, à l’arrivée, la menace d’une mise en examen, voire d’un placement en détention provisoire. Encadré par une escorte policière, il a été transféré à l’hôpital de Melun mercredi pour y être entendu.
Cet accident a fait trois blessés graves : une femme enceinte de 27 ans qui a perdu son bébé, un homme de 38 ans et un enfant de 6 ans. Après son accident survenu vendredi, Pierre Palmade avait été testé positif à la cocaïne et son domicile a été perquisitionné en début de semaine.
Les enquêteurs ont beaucoup de questions à poser à Pierre Palmade. À commencer sur les raisons de sa violente embardée, vendredi soir dernier, sur la voie opposée de la RD 372 à Villiers-en-Bière. Un déport qui l’a conduit à foncer dans le véhicule d’une famille d’origine turque venant en sens inverse, causant quatre blessés graves dont lui-même et une femme enceinte ayant perdu son enfant. L’humoriste a-t-il été négligent ? A-t-il manqué de lucidité en raison de la prise de cocaïne, confirmée par une expertise toxicologique ? Ou peut-être a-t-il été perturbé par l’un de ses deux passagers, deux jeunes hommes avec qui il avait fait la fête, sous drogue, à son domicile de Cély-en-Bière. À moins qu’il ne s’agisse d’une avarie technique…
Ce que l’on sait des deux passagers en garde à vue
Les deux hommes suspectés d’avoir fui la voiture du comédien après l’accident ont, quant à eux, été interpellés et placés en garde à vue ce mercredi pour « non-assistance à personne en danger ».
Le premier suspect, appelé Mocine E.-A., est un homme de 33 ans de nationalité marocaine et en situation irrégulière. Il a été interpellé mercredi matin vers 6 h 30 à Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine).
Cet individu avait été vu la veille de l’accident, dans la journée de jeudi, aux côtés de Pierre Palmade. Il s’était rendu dans une pharmacie pour acheter des seringues. C’est l’utilisation de sa carte bancaire pour les payer qui a permis aux policiers de le retrouver.
La femme chez qui il était hébergé a elle aussi été placée en garde à vue.
Le deuxième homme suspecté de s’être trouvé dans la voiture de Pierre Palmade a été interpellé et placé en garde à vue dans la journée. Il se serait présenté de lui-même aux autorités. Quelques heures plus tôt, il avait fait connaître son intention de se rendre par la voix de son avocat.
Le suspect est un homme de 34 ans, connu pour des affaires de trafic de stupéfiants. Il se trouvait, avec trois autres personnes et Pierre Palmade, au domicile du comédien depuis jeudi, la veille de l’accident. Pierre Palmade les a rencontrés via des applications, et a eu des relations tarifées avec certains.
Un accident dramatique
Parmi les victimes de la voiture percutée par la Peugeot 3008 de Pierre Palmade, deux sont toujours hospitalisées en service de réanimation : un homme de 38 ans et son fils de 6 ans. Le garçon a la « mâchoire fracturée » et le père a subi plusieurs opérations, a expliqué Me Mourad Battikh, leur avocat. La troisième victime, une femme enceinte de 27 ans, est elle tirée d’affaire mais a perdu son enfant. Une expertise doit être pratiquée pour déterminer si le bébé a respiré avant sa mort, ce qui, le cas échéant, caractériserait l’homicide involontaire.