Ce vendredi 24 février, Abdelghani El Amri, 29 ans, arrive menotté au tribunal judiciaire d’Agen, au côté de son interprète en langue italienne. Son coprévenu, Driss Chaoui, 25 ans, fait défaut. Placé sous contrôle judiciaire, ce dernier ne s’est pas présenté à l’audience.
Dans sa plainte, la victime avait expliqué avoir vu fondre sur lui un groupe de six à huit hommes, alors qu’il se trouvait dans sa voiture. Pris à partie par le groupe, il avait reçu plusieurs coups de couteau et de machette. Dans cette résidence où les règlements de comptes émaillent la chronique judiciaire, l’enquête de voisinage avait patiné entre omerta et déclarations changeantes.
« Je suis innocent »
Abdelghani El Amri, lui, assure être innocent de cette attaque en règle, en dépit de son identification par l’homme blessé, qui avait désigné « l’italien », et son comparse sur les photos présentées par les enquêteurs. Le prévenu assure que la victime s’est infligé les plaies lui-même, par représailles, ayant noué une relation avec son ex-petite amie. La machette dotée d’une lame de 47 centimètres, retrouvée dans le hall de l’immeuble, n’est pas la sienne, assure-t-il.
La « multitude d’incertitudes » de ce dossier tend vers une relaxe, a soutenu Me Laura Chiappini, pointant les contradictions des témoignages, l’absence de sang et d’ADN sur l’arme soudainement découverte, les incohérences de l’agression…
Le tribunal n’a pas eu la même perception. Abdelghani El Amri a été condamné à quatre ans d’emprisonnement, en plus d’une peine de six mois avec sursis qui lui a été révoquée. Son interdiction du territoire français pendant dix ans a également été prononcée. En son absence, Driss Chaoui a écopé de deux ans ferme. Un mandat d’arrêt a été délivré à son encontre.