
Son passage à la recyclerie Le Grenier de l’Huisne, chantier d’insertion lancé par l’association Coup d’main service, à La Ferté-Bernard, aura été bref. Quatre mois exactement. Mais essentiel. « Cela m’a permis de connaître des gens, obtenir des numéros de téléphone. » Se faire un réseau en somme. Une aubaine, pour cet ébéniste de 54 ans, débarqué de Paris qui a lancé son auto-entreprise, à Vibraye (Sarthe), voilà un an.
D’abord chez un antiquaire
Dans son atelier, niché dans la réserve de l’ancien bar-épicerie de la rue de la Rivière, Christian Champion n’a pas de chauffage. Seuls les allers-retours de ses mains, en train de poncer des pièces de bois le réchauffent. Celui qui a suivi un apprentissage dans la Manche, avant de faire son armée à Paris, n’a alors plus quitté la capitale.
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« J’ai travaillé chez un antiquaire, dans les restauration de marquèterie. Avant de rejoindre un artisan, où je suis resté vingt-six ans », rembobine le quinquagénaire, qui restaurait alors aussi bien de la marquèterie que des meubles de tous styles et toutes époques, aux Puces de Saint-Ouen.
« Je m’ennuyais »
Mais les dernières années, nous travaillions des meubles modernes. Ça avait peu d’intérêt par rapport à mon métier de base. Je m’ennuyais. Je ne savais pas quoi faire alors j’ai suivi une formation de taille de pierre. ça m’a plu. Ils ont voulu m’embaucher mais c’était toujours avec des machines, et physiquement très dur.
Travailler dans les espaces verts ?
Qui ne donnera pas suite. « Avec mon épouse -assistante maternelle à Paris, elle le rejoindra définitivement en Sarthe, cet été- on voulait trouver une grange à retaper, pour plus tard. Et nous avons trouvé ça », balaye-t-il du regard sa maison.
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« C’était pas très cher, alors on a acheté. Je voulais travailler alors dans les espaces verts mais on me demandait de l’expérience. Moi, je suis bien né dans une ferme mais c’est tout », sourit-il.
A la recyclerie, il crée son réseau
Christian apprend alors l’existence de Coup d’main service. Et rejoint l’association, pour des chantiers mais aussi la recyclerie.
J’ai fait les deux en même temps. ça m’a permis de connaître des gens, d’avoir des adresses, des contacts. C’était un vrai tremplin pour moi, plutôt que d’atterrir seul. J’ai pu faire des choses nouvelles, travailler en équipe, avec des jeunes.
Et cette « vieille idée », celle de lancer sa propre entreprise, avec le travail du bois, mais aussi des services de petits travaux, de l’entretien d’extérieurs, a naturellement refait surface. « Ça a été un cheminement ».
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Et Coup d’main service l’a aidé « à savoir ce dont les gens ont besoin. En fait, je viens en complément des artisans. Je fais des choses qu’ils ne proposent pas, ou n’aiment pas faire. Je restaure des bas de portes de garage, peints des cages d’escalier. Les particuliers le font dans leur chambre, mais la peinture dans une cage de 10 mètres de haut, il faut être un peu équipé. »