
Une première. Le 3 février dernier, la Direction générale de l’armement (DGA) a réalisé son premier vol d’hélicoptère avec du carburant d’aviation durable à 84 %.
Ce vol a permis de réduire de 75 % les émissions de CO2, sans avoir modifié l’aéronef ou le moteur.
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Une première mondiale
C’est la première fois à l’échelle mondiale qu’un hélicoptère militaire a pu voler avec une teneur aussi élevée de carburant durable dans l’un de ses deux moteurs, fait savoir la DGA dans un communiqué.
L’hélicoptère est parti du centre d’expertise et d’essais d’Istres (Bouches-du-Rhône). Le vol, qui a duré trois heures, s’est déroulé comme prévu.
Le carburant, prototypé spécialement pour l’essai, a été produit par TotalEnergies à partir d’huiles de cuisson usagées.
Son cycle de production et d’utilisation présente une empreinte carbone quatre fois moindre que celle d’un carburant d’aviation d’origine fossile, respectant ainsi le critère d’une réduction minimale de 65% exigé par l’Union européenne pour être qualifié de carburant durable.
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Un essai qui en appelle d’autres
Cet essai s’inscrit dans le cadre de la stratégie énergétique de défense et de la stratégie « Climat & Défense » du ministère des Armées. Il a permis de tester les performances du carburant : est-il assez puissant pour les moteurs ? Comment se consomme-t-il ?
Pour aller plus loin, la DGA envisage de mener d’autres expérimentations, cette fois-ci sur des durées plus longues, pour vérifier la tolérance du système de l’hélicoptère.
Et le gouvernement ne compte pas s’en arrêter là. L’objectif est de poursuivre les recherches. Suite à cette expérimentation réussie, un nouvel axe de travail a été identifié : le développement d’aromatiques d’origine bio pour augmenter davantage la proportion de carburant durable.
Ce développement pourrait permettre de réduire les émissions de CO2 de 90 %. L’armée peut-elle être indépendante des énergies fossiles ? On en est peut-être sur la piste.