Derrière son masque, l’accusé de 35 ans baisse la tête. Les mots de ses proches ont refroidi le prétoire le séparant de ses trois ex-compagnes. Toutes ont décrit avoir été victimes de violences de sa part, de viols pour l’une d’elles, entre 2014 et 2019, dans le Villeneuvois et en Gironde.
Des « souvenirs traumatiques »
L’existence tumultueuse de Jhon Kerebel, débutée au nord du continent sud américain, a été narrée au cours de cet après-midi du 20 février, au service de l’examen de sa personnalité. Né à Bogota, abandonné par sa mère après la mort de son père, il est placé dans un orphelinat de 4 à 6 ans, une époque dont il garde des « souvenirs traumatiques », d’après l’expert psychiatre. Adopté par un couple désireux de fonder une famille avec des « enfants du monde », son comportement devient difficile à l’entrée au collège. Jhon Kerebel intègre l’internat de Monbahus.
« Jusqu’à la fugue. Il a 15 ans et nous laisse une lettre de séparation définitive. Pas adressée à papa et maman mais à monsieur et madame », relate son père adoptif. « Quand la police l’a retrouvé, il a demandé à ne pas retourner dans sa famille. » Abandonnant le lycée, le jeune homme s’engage dans l’armée pendant deux ans. Puis revient à la vie civile, entame une formation d’aide-soignant, accueille une première petite fille en 2012. Deux ans plus tard, il coupe les ponts avec toute sa famille. « Il n’a plus donné signe de vie, je ne lui ai pas couru après », lâche le père.
Violences, alcool et stupéfiants
« Avez-vous subi des violences sexuelles ? », questionne le président de la cour d’assises. « Je préfère ne pas répondre », renvoie Jhon Kerebel, qui reconnaît une consommation d’alcool, de stupéfiants et un comportement violent. Les témoignages des parties civiles sont attendus ce mardi.