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Assises : Violences et viol, dans les méandres tragiques du cannabis

l’essentiel Dans la nuit du 4 au 5 mai 2020, un jeune homme sans histoire s’en est pris à sa compagne et à la jeune femme qui les hébergeait à Toulouse. Un délire ultra-violent sous fond de cannabis que la cour d’assises de la Haute-Garonne essaye de comprendre. 

Barbe bien taillé, chemise bleu nuit, raide sur le siège du box de la cour d’assises de la Haute-Garonne, Yoann Cliquet ne sait où poser son regard. Ses longues jambes traduisent sa nervosité. Au premier rang de la salle d’audience, deux jeunes femmes, calmes, l’observent parfois. La nuit du 5 mai 2020, dans un appartement toulousain entre Jolimont et les Argoulets, elles ont vécu l’enfer. Une fuite en avant de violences aussi soudaines que mystérieuses.

Yoann, 28 ans, garçon sportif sans aucune histoire judiciaire, a basculé. La faute à quoi ? « Pas à une maladie psychique », préviennent les experts psychiatre qui se succèdent à la barre. Le cannabis, en revanche. « Il avait conscience qu’il devait arrêter. Que cela causait chez lui des troubles importants. Il n’a pas voulu se soigner », insiste un des psychiatres en réponse à Me Momasso-Momasso.

Des dizaines de joints par jour

Tous ces experts ont retenu une altération du discernement, pas une abolition. Me Pierre Debuisson, également en défense, évoque l’affaire Halimi. La réponse du docteur Arbus est sèche : « Cela n’a rien à voir. Chez l’accusé n’existe aucun trouble psychique comme une schizophrénie. »

Seuls les joints fumés par dizaine expliqueraient les coups, les envies de « tuer » Marie, celle qu’il aimait, qu’il a ébouillanté sous la douche, violée pour tuer un extraterrestre ! Déjà lors du réveillon 2017 en région parisienne, ce vendeur avait basculé. « C’était un autre homme, même sa voix avait changé », témoigne son ami de lycée confronté cette nuit-là à cet autre Yoann.

Pas de soin, des exorcismes

Sa mère, qui trouve les mots pour réconforter la victime violée avec le manche d’une selle de vélo « parce que je suis femme avant d’être mère », dit-elle voix très marquée, ne comprend pas. « S’il ne s’est pas soigné, c’est à cause de son emploi du temps », pense-t-elle. Dans le cadre de l’instruction, l’accusé a même parlé de séances d’exorcisme. Sa mère, très croyante, ne se souvient plus…

La nuit du drame, vers 5 heures, une voisine alertée par les hurlements témoigne : « Par mon judas, j’ai découvert ma voisine, terrorisée. J’ai ouvert pour la protéger. Un homme se trouvait à côté d’elle, totalement incohérent ». Quelques marches plus haut, Marie, en sang, presque nue. Choquée, frappée avec un piano électronique, un fil électrique autour du cou… Elle a oublié les détails de son calvaire. « Ne pas se souvenir permet, aussi d’éviter le stress post-traumatique », répond l’expert légiste à Me Emmanuelle Franck, avocate de la jeune femme.

Le verdict est attendu vendredi. 

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