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Athlétisme : le Breton Evan, 18 ans et malvoyant, sprinte vers les Jeux paralympiques

Evan Thébault
Avant de penser aux JO, Evan Thebault espère se qualifier pour les championnats du monde d’athlétisme handisport, qui se dérouleront aussi à Paris du 8 au 17 juillet 2023 ©Le Journal de Vitré

En une année éclair, Evan Thebault a tracé sa route vers les Jeux paralympiques de Paris, en 2024.

Dès sa première compétition d’athlétisme, en mars 2022, le Breton, atteint d’une déficience visuelle depuis quatre ans et demi -la maladie de Leber-, est sacré champion de France du 400 mètres, toutes catégories d’âges confondues, et vice-champion de France du 200 mètres chez les moins de 20 ans.

Les Mondiaux d’athlétisme à Paris cet été

Des performances qui catapultent le garçon de 18 ans au rang de grand espoir handisport. Et à force d’entraînement, avec l’Athletic Club cessonnais et le Handisport Rennes Club, Evan touche déjà le Graal continental quatre mois plus tard, aux Jeux européens paralympiques, en Finlande. « J’ai obtenu le titre de champion d’Europe junior sur 400 mètres », confie humblement le jeune homme domicilié à Brécé, près de Rennes.

Sa vie avec la maladie de Leber

La maladie de Leber est une neuropathie optique qui touche une personne sur 30 000 à 50 000 en Europe. Elle cause une perte de vision rapide et irréversible. « Ma vue est brouillée, floue. Quand j’ai une personne devant moi, je ne distingue pas grand-chose d’elle », témoigne le Brécéen.Elle est aussi héréditaire. « Plusieurs membres de ma famille l’ont aussi », confirme Evan, qui a appris à vivre avec. « Je l’ai plutôt bien acceptée au départ mais cela devient moins facile à vivre aujourd’hui. je vois mes amis faire des choses que je ne peux pas faire, comme passer le permis de conduire. »Depuis quatre ans, la maladie d’Evan n’évolue plus. Et heureusement, ne l’empêche pas de courir. « Je n’ai pas besoin de guide même si ma catégorie, T12, me l’autorise. »

« Les JO 2024 ? Mon coach dit que c’est possible »

Prochaine étape ? « Gagner le championnat de France, début mars, et me qualifier pour les championnats du monde d’athlétisme handisport, qui se dérouleront à Paris du 8 au 17 juillet 2023. »

La suite dépendra des chronos réalisés en 2023. « Eventuellement les JO en 2024 », glisse prudemment Evan. « Mon coach aimerait que j’y sois, il dit que c’est possible. On travaille beaucoup pour, et le fait que ce soit en France est très motivant, mais c’est quand même très proche », tempère l’athlète, qui estime « plus réalisables » les Jeux de 2028.

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Passer de 56 à 53 secondes sur 400 mètres

C’est sur le tour de piste (400 mètres) que le Brécéen nourrit de plus grandes ambitions. Il s’entraîne quasi quotidiennement, douze heures par semaine. Son record de 56 secondes devrait tomber cette année. « Vu les temps réalisés à l’entraînement, j’espère m’approcher des 53 secondes. » 

Une progression à vitesse grand V dans une discipline qui s’est imposée à lui en raison de son handicap.

J’ai joué pendant cinq ans au basket avec mes potes d’enfance à Brécé. Mais quand la maladie s’est déclarée à l’âge de 14 ans, j’ai dû arrêter.

Evan

Il tente alors le judo et la natation, « mais ça ne plaisait pas ». Et découvre finalement l’athlétisme en 2022, avec déjà de bonnes bases puisqu’il avait l’habitude de courir régulièrement avec son papa « 10 ou 15 km ».

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Ecole de kiné après le bac

Sur le plan scolaire, après le collège, il prend la direction d’Angers, où « une structure adaptée aux déficients visuels était en lien avec le lycée ». Il y reste deux années, avant d’intégrer, en septembre 2021, le lycée Sévigné de Cesson, en terminale.

« Je fais ma terminale en deux ans. Mon emploi du temps est donc allégé, ce qui me permet de m’entraîner. » 

Et après le bac ? « Je devrais intégrer une école de kiné à Paris en septembre prochain », s’enthousiasme le Brécéen. Tout en maintenant un entraînement intensif. Car depuis le 1er janvier 2023, Evan Thebault est placé sur la liste ministérielle des sportifs de haut niveau. Il recherche d’ailleurs des sponsors pour participer à des stages de performance.

Son sprint vers le rêve olympique ne fait que commencer.

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