
L’augmentation des péages autoroutiers, actée le 1er février 2023, vient renforcer le combat d’A10 gratuite, une association basée à Saint-Arnoult-en-Yvelines.
Dans les Yvelines, Allainville et Ablis ont bien subi une augmentation.
« Jusqu’à 5,7 % à Ablis en moyenne »
« L’augmentation de l’immobilier a poussé les Franciliens à quitter l’Ile-de-France pour l’Eure-et-Loir. Ils s’éloignent de leur travail. Et en plus, ils doivent payer cher pour y aller », déplore Jean-Claude Lagron, président de l’association A10 gratuite.
Sans oublier ceux qui vivent là, dans le sud des Yvelines et qui sont presque obligés de passer par le péage.
Ces nouvelles augmentations renforcent le combat de l’association. Elle estime : « Notre longue bataille est devenue un sujet national incontournable. »
C’est en effet la raison d’être de l’association vieille de vingt ans maintenant. Elle cherche à lutter contre la « disparité territoriale ». Pour rappel, seules l’A10 et A11 en Ile-de-France sont payantes.
Les augmentations vont jusqu’à 5,7 % à Ablis et 2,5 % à Allainville en moyenne !
Dans le détail, il faut désormais compter 3,70 € pour un véhicule de classe 1 (voiture) pour parcourir le tronçon Ablis-Paris sur l’A10 depuis le 1er février.
Jusqu’au 31 janvier ce même trajet coûtait 3,50 €. À partir d’Allainville, et pour la même destination, le tarif est passé de 3,90 € en 2022 à 4 € en 2023.
Des réductions proposées
De son côté, Vinci, gestionnaire des tronçons dans le sud des Yvelines indique « bloquer sur l’ensemble de son réseau, les tarifs de péage de 70 % des trajets de moins de 30 km – une mesure au bénéfice notamment des déplacements domicile-travail ».
Et le concessionnaire autoroutier assure « baisser de 40 % le tarif d’un trajet régulier, choisi par l’usager : à partir du 1er février, la réduction de 30 % accordée sur un trajet régulier au choix aux abonnés Ulys 30, sera portée à 40 % ».
Pour bénéficier d’une ristourne au péage, il faut faire dix allers-retours dans le mois et être abonné au système de télépéage du concessionnaire. Cette réduction concerne les voitures et les deux-roues.
Ces mesures ne parlent pas à l’association A10 gratuite.
C’est de la poudre aux yeux ! Pour un usager quotidien de ces tronçons qui ferait le trajet deux fois par jour cinq jours sur sept, le budget avoisine 1 200 €. Par ailleurs, il y aura un débordement encore plus important sur le réseau secondaire.
Une loi en faveur de la gratuité ?
Outre leurs actions sur le terrain, l’association A10 gratuite a rédigé un projet de loi à la suite d’une commission d’enquête sénatoriale sur « le contrôle, la régulation et l’évolution des concessions autoroutières » réalisée en 2020.
Ainsi depuis un peu plus d’un an, leur projet de loi propose « d’établir la gratuite d’accès aux tronçons autoroutiers historiques concédés dans les territoires périurbains aux grandes métropoles ».
Le sud des Yvelines est notamment cité en exemple : « Pour l’Ile-de-France, une telle disposition s’appliquera aux tronçons contenus dans le périmètre régional ou dans un rayon d’environ 50 km autour de Paris. Elle concerne singulièrement les tronçons franciliens de l’A10 et l’A11 payants à 23 km de Paris ».
Les membres de l’association essaient de convaincre les parlementaires (députés et sénateurs) de porter ce projet de loi.