
Mauvaise surprise, pour les salariés d’Atosca, à Balma (Haute-Garonne), aux portes de Toulouse, dans la nuit du dimanche 12 au lundi 13 février 2023. Les locaux du concessionnaire de la future autoroute Toulouse-Castres ont été saccagés par diverses inscriptions, assorties de peinture rouge.
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« Un avertissement de plus », prévient Extinction Rébellion
Dans un communiqué envoyé à la presse peu après 7 heures, lundi matin, des militants d’Extinction Rébellion s’attribuent la paternité de cette nouvelle action : « Nous revendiquons ce jour le sabotage du bureau de NGE-ATOSCA », écrivent-ils. Le mouvement écologiste radical annonce la couleur : après l’autorisation environnementale délivrée à l’A69 en fin de semaine, il compte faire entendre sa voix « d’une autre manière ».
« Afin d’adresser un avertissement de plus à l’entreprise concessionnaire, nous avons repeint la façade du bâtiment, collé et tagué des messages et saccagé du matériel stocké à l’extérieur ».
D’après nos constatations sur place, des tags comme « Stop A69 », « Nouvelle génération écocidaire », mais aussi « Acab » (soit « All cops are bastards », littéralement « Tous les flics sont des salauds ») ont également été apposés sur la façade et les murs d’enceinte de l’entreprise. Des taches et traînées de peinture rouge laissent penser à des traces de sang. Des gendarmes de la brigade de Balma constataient l’étendue des dégâts sur place.

« Un déni démocratique le plus total »
Ces militants, qui ont multiplié les actions ces derniers temps, expliquent cet énième coup d’éclat par la récente autorisation environnementale à la future autoroute A69 :
« L’inacceptable feu vert qui a été délivré ce jeudi 9 février par les commissaires enquêteurs suite à l’immense majorité d’avis négatifs et argumentés de l’enquête publique, dans un déni démocratique le plus total, nous oblige aujourd’hui à faire entendre nos voix de citoyen.nes d’une autre manière ».

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« Le passage à l’action est inévitable »
« Il n’est plus question de rester les bras croisés », avancent encore ces militants, qui promettent d’autres actions dures : « Si la réponse ne peut passer par de potentiels recours juridiques, le passage à l’action est inévitable pour montrer à NGE-ATOSCA, et par la même occasion aux différents acteurs de ce projet mortifère, que nous sommes déterminé.es (sic) à frapper n’importe où et n’importe quand, et de la manière la plus directe et efficace qui soit ».
« Les canicules, les sécheresses, les inondations, les incendies, et le changement climatique de manière plus globale, devraient être autant de signaux d’alertes évidents », scandent-ils aussi, avant de déplorer : « De toute évidence, ces signaux forts ne sont pas arrivés aux oreilles de nos dirigeants ainsi que d’entreprises de la veine d’NGE-Atosca ».
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Des salariés dépités
Considérant que ce projet d’autoroute « est un non-sens total, écologiquement, socialement, éthiquement », ils estiment enfin : « Il est urgentissime d’arrêter tout acte contribuant à l’effondrement massif qui se profile ».
« Puisque ceux qui sont censés nous protéger ne le font pas, nous nous donnons les moyens de le faire par nous-mêmes. Nous avons d’ores et déjà commencé à nous organiser et nous serons prêts à taper partout où nous le jugerons nécessaire, à résister partout où ce sera possible ».
Convaincus d’être aux « prémices de la grande bataille pour le vivant », ces écologistes radicaux interpellent enfin le concessionnaire et les pouvoirs publics, « puisqu’il nous faut stopper vos projets, par tous les moyens, et à nos risques et périls ».
Face au saccage de leur outil de travail, ce lundi matin, des salariés d’Atosca semblaient, eux, dépités. Et ils ne cachaient pas leur inquiétude face à des actions de plus en plus violentes visant leur outil de travail, mais aussi, redoutent-ils désormais, leur intégrité.