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Avocats à Quimper : une majorité de femmes

Sophie Ameline
L’avocate Me Sophie Ameline de Cadeville a prêté serment fin 2022.   ©Matthieu GAIN.

Mardi 7 février. Me Sophie Ameline de Cadeville quitte le palais de justice de Quimper en levant les bras. Il est 18h30. Le bâtiment s’est vidé, mais la jeune avocate savoure une petite victoire. 

Son client vient d’échapper à la prison, pourtant évoquée dans les réquisitions du parquet. Il a été en partie relaxé et s’en tire avec une peine avec sursis. Pour Me Sophie Ameline de Cadeville, ce n’était que le deuxième procès en comparution immédiate.

Persévérance

Elle a prêté serment fin 2022, à 31 ans. « J’ai persévéré et je suis fière d’exercer ce métier. » Sophie Ameline de Cadeville a démarré ses études de droit à la fac de Quimper, les a poursuivies à Rennes. «J’ai eu un master 1 carrières judiciaires. J’ai ensuite passé l’examen d’entrée à l’école des avocats (Edago, NDLR).» La troisième et ultime tentative a été la bonne.

«Je ne rêvais pas d’être avocate. J’ai cependant travaillé dans des cabinets et au greffe du tribunal comme vacataire. Ces expériences m’ont permis d’apprécier cette profession.»

À la sortie de l’école, Sophie Ameline de Cadeville a décidé de s’installer à son compte. Sa consœur Nathalie Tromeur lui a mis un bureau à sa disposition dans son cabinet. «Sans cette opportunité, je ne me serais sans doute pas lancée», confie Sophie Ameline de Cadeville.

Baptême du feu

Elle a démarré début janvier 2023. Son baptême du feu est arrivé dans la foulée. « En une matinée, j’ai assisté quatre personnes lors de leur déferrement. Deux d’entre elles ont comparu au tribunal l’après-midi. »

La jeune femme n’a pas été surprise. « Quand on fait du pénal d’urgence, il faut s’attendre à ça. Cela m’a confortée dans mon choix d’être avocate pénaliste. »

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Ce n’est sans doute pas le domaine le plus facile. Mais il colle bien à l’autre passion de Me Ameline de Cadeville : le concours de saut d’obstacles à cheval.

À lÉcole des avocats du Grand ouest, plus de 75% des élèves sont des femmes

Il n’y a pas photo. La promotion 2022-2023 de l’École des avocats du Grand ouest (Edago), à Bruz près de Rennes, compte une majorité de femmes (76%) dans ses 159 élèves. C’était déjà le cas ces cinq dernières années. L’établissement forme les futurs avocats pour les barreaux de Bretagne mais aussi de Normandie (Manche, Calvados et Orne) et de Loire-Atlantique.
Autre constat : la très grande majorité des élèves a un master 2 (bac+5) alors qu’il suffit d’un master 1 (bac+4) pour passer l’examen d’entrée. En Bretagne, cet examen est organisé à Brest et Rennes. «  En moyenne, le taux de réussite avoisine 35%  », précise Me Nicolas Josselin, le trésorier de l’Edago. 
La formation à l’Edago dure 18 mois où «  l’accent est mis sur la pratique et le concret  », poursuit Nicolas Josselin. Pour devenir avocat, les élèves de l’Edago doivent décrocher un certificat d’aptitude à la profession d’avocat (Capa). 

« En pénal, le risque, c’est de vite déchanter »

Me Cécile Launay est généraliste. Elle est avocate depuis 25 ans à Quimper. Elle a vu l’évolution du barreau.  

Le barreau de Quimper compte 157 avocats dont 93 femmes, cela vous surprend-il ? 

Pas vraiment. Je pensais que nous étions même plus nombreuses que ça. Au palais de justice, les femmes sont surreprésentées. On y voit moins de confrères. Les hommes sont plus nombreux en cabinets d’affaires pour faire du conseil, du droit fiscal, commercial.

Y avait-il autant d’avocates quand vous avez commencé en 1996 ? 

Non. Pour autant, je n’avais pas l’impression que je devais m’imposer dans un milieu d’hommes. C’est moins vrai aujourd’hui où je dois parfois taper du poing sur la table pour me faire entendre de confrères, de magistrats ou de clients.

Selon vous, pourquoi ce métier attire-t-il tant de femmes ? 

C’est difficile à expliquer. Notre métier est très exigeant ; le rythme, effréné. En pénal par exemple, il faut s’accrocher pour enchaîner gardes à vue, déferrements, audiences… Pour des jeunes femmes, le risque est de vite déchanter faute de pouvoir concilier métier et vie personnelle. De ce point de vue-là, nous sommes mal loties. Certaines abandonnent au bout de seulement quelques années. Ce qui m’inquiète un peu, vu les années d’études nécessaires pour devenir avocat.

À voir, la série Commises d’office sur www.france.tv et le documentaire Maîtres, au cinéma, qui raconte le quotidien d’un cabinet d’avocates, spécialisées en droit des étrangers.

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