Un premier épisode d’atteinte sexuelle avec violence, des faits relevant initialement du viol et correctionnalisés, lui est reproché dans la nuit du 10 au 11 février au domicile conjugal de Laroin. D’après la victime, il l’aurait surprise dans son sommeil, alors que le couple fait chambre à part depuis quelque temps.
Les relations se sont récemment plus fortement tendues entre les deux protagonistes, en couple depuis une quinzaine d’années. Les disputes se succèdent comme ce vendredi soir. Le lendemain, le 11 février, de nouvelles altercations éclatent. Et le prévenu se montre très violent avec sa compagne, devant leur fils de 5 ans : « tirage de cheveux, tête cognée contre le sol, étranglement au sol », résume le président Stéphane Lambert.
Sang sur le rideau
De ce dernier geste violent, la victime a gardé la trace des doigts sur le cou. Pour se dégager, elle a réussi à déclencher son briquet et à atteindre le mollet de son compagnon. « En voyant la mort arriver, c’est un réflexe », appuie son avocate Me Sarah Fauthoux.
La victime évoque à l’audience un « grand coup de poing » qui a laissé « des traces de sang sur le rideau ». « Vous voyez la différence du gabarit », glisse Me Fauthoux. Le prévenu est aussi grand et costaud que sa compagne apparaît petite et fine.
Cette « scène d’une grande violence » a été « qualifiée au plus haut » dans un premier temps, rappelle le Ministère public : l’homme était en garde à vue pour tentative de meurtre et viol. Finalement, l’intention de tuer n’a pas été retenue : le prévenu comparaît devant le tribunal correctionnel pour violences conjugales et agression sexuelle. La procureur a requis 12 mois de prison dont huit avec sursis probatoire contre le trentenaire, une seule mention au casier.
Malaise
« Ce qu’on est en train de me raconter là, ce n’est pas moi. Ça ne correspond pas à ma personnalité », affirme le trentenaire, qui semble avoir du mal à entendre les débats. Quelques minutes plus tôt, il a fait un malaise nécessitant une suspension du procès.
À quelques mètres, la jeune femme qui porte encore les stigmates de l’agression, ne se montre pas vindicative. « L’issue que je voudrais, pour le bien de tous, c’est qu’il se fasse soigner. » Pas question par contre de reprendre la relation.
« L’alcool peut rendre quelqu’un primaire, au sens de primate », explique Me Carine Magne en défense. Elle fait valoir qu’avant que le couple dérive, « il s’est mis en retrait pour qu’elle puisse réaliser ses projets professionnels ».
Elle plaide pour éviter l’incarcération requise. Mais le tribunal a même été au-delà des réquisitions : le Béarnais a notamment été condamné à deux ans de prison dont un ferme avec maintien en détention. Il a interdiction d’entrer en contact avec la victime.