
« À chaque enfant, je fais un album », s’amuse Samuel Cajal. L’auteur, compositeur et interprète de Bernay (Eure) sort un second album, ce vendredi 10 février 2023, intitulé « Cachalot Lalala » avec son label La Couveuse.
« Cela représente la lourdeur qui nous tire vers le bas, mais la simplicité du « lalala » nous tire vers le haut, explique-t-il. « L’expérience du confinement nous a plongés dans un espace-temps différent. On ne pouvait pas avancer, on était cloué sur place. En même temps, il y avait cette pulsion de vie qui contrebalançait », poursuit-il.
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Après son premier album « Une issue », sorti en 2018, il revient près de six ans après, avec, sans surprise, la crise sanitaire en fond. « J’étais prêt à enregistrer un disque, mais le Covid est passé par là », raconte Samuel Cajal. Pendant près de trois ans, « tout est à l’arrêt » pour lui.
Qu’est-ce qui a changé en six ans ? « À la base, je suis musicien. Sur mon premier album, c’est la première fois que je chantais, explique-t-il. L’interprétation est peut-être plus assumée dans celui-ci. » Sur cet album, ce sont 7 chansons, dont la plupart ont été écrites avant le confinement et par lui. Absurdité et ironie sont encore au rendez-vous face à un monde apocalyptique, avec des sonorités rock.
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« Tout est foutu et alors ? »
« Les textes de ce nouvel album étant plus que jamais pertinents sur l’époque. L’âge des rêves de gloire est passé, mais l’utopie de croire en l’ardeur de la tentative reste vivace », c’est de cette manière que Samuel Cajal décrit son album.
Derrière Cachalot Lalala, il offre un regard légèrement pessimiste sur notre monde. « Tout est foutu et alors ?, c’est le côté optimiste de l’album, on va dire », relate-t-il en souriant. Pour celui qui essaye de manier l’absurdité dans ses textes, son deuxième en est rempli. « Dans mon titre « Spider-Man », il pleut des araignées bleues et on est contents », déclare le Bernayen. Son premier titre « Batman diabétique », dont le clip est disponible sur sa page YouTube, est le seul qui a été écrit pendant le confinement. Forcément l’inspiration y est présente. « Batman, c’est le symbole du super héros. Tout d’un coup, il se retrouve dans une extrême faiblesse du fait de cette période particulière. Il devient à la merci de sa fragilité, d’où le diabétique », explique-t-il.
Un musicien avant d’être un chanteur
Originaire des Alpes, Samuel Cajal arrive à Paris en 2002 pour poursuivre sa carrière musicale. Après sa rencontre avec Guilhem Valaye, ils fondent ensemble le groupe « 3 minutes sur mer ». Autant influencé par Radiohead que par Brel, le groupe connaît dans le petit milieu de la chanson française un petit succès. Il gagne notamment le prix du public au Prix Georges Moustaki en 2013 avec l’album autoproduit « Des espoirs de singes », qui met en lumière des artistes francophones autoproduits et indépendants. Parallèlement, il écrit, compose ou enregistre avec sa guitare pour d’autres artistes. Le groupe se sépare finalement en 2018. Samuel Cajal se lance dans une carrière solo et part s’installer à Bernay avec sa famille. La même année, il sort son premier album « Une issue ».