
Créé en 1991 par la MSA, Phyt’attitude recense, analyse et valide les informations sur les accidents ou incidents survenus lors de l’utilisation de produits phyto. « Mais on a du mal à recueillir les signalements », constate Marie Rannou, préventeur à la MSA d’Armorique qui cite, à titre d’exemple, le Korit, ce répulsif pour oiseaux utilisé pour traiter les semences de maïs. « On a eu un seul signalement, alors qu’en discutant avec les ETA, les entreprises de travaux agricoles, on a eu écho de 7 à 8 cas ».
Modifier la conception des machines…
Or, sans signalement, la MSA ne peut rien faire ! « Notre métier, c’est du conseil individuel, mais c’est aussi la réalisation d’études pour améliorer la connaissance du risque », rappelle la référente risques chimiques dans le Finistère. « Actuellement, nous réalisons une étude sur les semoirs : en saison, des chauffeurs d’ETA ont été bardés de capteurs, pour mesurer ce à quoi ils sont exposés. Puis nous verrons ce qu’on peut changer dans la conception des machines pour protéger l’utilisateur ».
… ou la formulation des phytos
Remontés à l’Anses et examinés par un expert, les signalements permettent aussi d’agir sur les autorisations de mise en marché des phytos. « La formulation peut être modifiée, en changeant de solvant par exemple, afin d’être moins nocive pour l’utilisateur, mais toujours aussi efficace pour les plantes ».
Une déclaration anonymisée
« Le signalement est une démarche personnelle et libre », rappelle Marie Rannou, qui constate une espèce de tabou à son propos. « Ce n’est pas une déclaration d’accident du travail ! ». Si les déclarations qui remontent à Paris sont anonymisées, l’opérateur téléphonique va néanmoins demander les nom et prénom de la victime. « Il faut une visite médicale pour décrire les symptômes et retracer ce qui a été fait », explique le préventeur, qui conseille de signaler « même les petites choses, mal de tête, démangeaisons, eczéma, yeux irrités…, tout ce qui n’est pas normal ».