
Après quatre saisons avec les espoirs du Mans, marquées par quelques apparitions en Pro A, Lucas Veraghe a lancé sa carrière de joueur professionnel à Caen. L’ailier de 21 ans réalise une première saison plutôt mitigée en Nationale 1 mais reste sur une performance majeure. À Lyon, vendredi 10 février 2023, il a été décisif dans la victoire de son équipe (77-80). Ses gros tirs en fin de match ont permis au CBC de repasser devant, avant qu’il ne s’impose finalement en prolongation.
18 points à 6/11 derrière l’arc, c’est sans commune mesure avec la moyenne de 4,5 points affichée cette saison.
Lucas, on l’a recruté pour son tir à trois points. Il a eu des bons tirs, il a mis dedans. Il est à 28 % alors qu’il devait être notre poste de shooteur.
À l’aile, le danger peine à venir avec la constance que Caen avait imaginée.
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« Quand tu réfléchis, tu rates »
La pointe de reproche dans le discours de son coach, Lucas Veraghe ne l’ignore pas. « Stéphane est exigeant pour mon bien, commente-t-il de manière tranquille. Il ne serait pas dur avec moi s’il ne voyait pas quelque chose en moi. » Un quelque chose que Lucas Veraghe avait montré dès son premier match à domicile, le 30 septembre contre Andrézieux (14 points), avant de connaître un gros ralentissement.
J’ai eu une période de trou, une période où je ne me concentrais pas sur les bonnes choses. Quand il y avait un tir ouvert, je réfléchissais. Et quand tu réfléchis, la plupart du temps, tu rates.
Le jeune joueur de 21 ans dresse un constat sans faux semblants. « Je me suis aussi mangé le mur de la Nationale 1, un championnat que je ne connaissais pas. C’est beaucoup plus physique. Et les arbitres ne sifflent pas de la même façon… » Lucas Veraghe n’a pas toujours été épargné à ce sujet. « Il ne faut pas que je râle. Le coach m’a mis quelques soufflantes. Ça fait partie de l’apprentissage. »
Une nouvelle réalité
Lucas Veraghe a dû digérer le passage chez les grands. « Entre ce que tu espères et ce qui se produit, il y a un écart, reconnaît-il. Les dix joueurs de l’équipe peuvent avoir un temps de jeu assez conséquent en Nationale 1. Tu es bon, tu restes sur le terrain. Tu es mauvais, tu sors. » Le droit à l’erreur est bien moindre que par le passé pour l’ancien Manceau.
J’essaie d’être performant dès que je rentre parce que je sais que, sinon, je ne rentrerai peut-être pas, ou alors dans longtemps. C’était nouveau pour moi qui jouais trente minutes en espoir.
Être confronté à un joueur du calibre de Florian Thibedore, son binôme à l’aile, c’est aussi une découverte. « Quand il te colle pendant tout l’entraînement, pour ton bien, tu gagnes en dureté. Tu appréhendes le match différemment. Ce sera à toi de rentrer dans la gueule de ton adversaire. » Lucas Veraghe a retrouvé un second souffle après la trêve hivernale. « Ça m’a fait du bien, confie-t-il. J’ai pu revoir ma famille et me focaliser sur les choses essentielles. »
Une revanche à prendre sur Feurs
C’est certainement la plus grosse fausse-note du Caen BC en saison régulière. Les Caennais s’étaient inclinés devant Feurs, dixième, au match aller. Ils retrouvent cet adversaire ce mardi 14 février 2023 (20h) au Palais des Sports avec l’espoir de grappiller encore quelques places au classement. Leur présente dans le top 5 est assurée depuis la victoire à Lyon.
« Montrer mon plein potentiel en N1 »
Le natif de Cormeilles-en-Parisis grandit à Caen. « Je ne pensais pas que ce que j’ai vécu serait une étape nécessaire dans mon apprentissage, mais ça l’était, témoigne-t-il. Cette saison va compter. Pour pouvoir monter plus tard, si j’ai l’opportunité, je vais prendre mon temps. Il faut d’abord que je montre mon plein potentiel en Nationale 1. »
Lucas Veraghe espère être lancé pour de bon, alors que la saison régulière touche à sa fin. Il n’a plus que deux matchs pour s’exprimer dans ce cadre, ce mardi 14 février 2023 contre Feurs, puis le vendredi 17 février 2023 à Boulogne. Ensuite, il sera temps de passer à la poule haute. « Je suis curieux de découvrir la deuxième phase. Les gars m’ont dit que ce n’était pas du tout la même intensité. Comme en playoffs. »