Par Hugo Deshors Publié le Le Réveil Normand Voir mon actu Suivre
Le groupe de Camembert (Orne), Willy et les Conquérants, rencontré en février 2020, se félicitait de l’année prometteuse qui s’annonçait pour lui.
Il sortait tout juste d’une résidence à Lisieux où il avait travaillé à un nouveau spectacle musical, inspiré de son dernier disque, Parfum de liberté.
Quelle ironie, au regard des événements qui se sont produits depuis ! Car le groupe prenait enfin son envol.
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« Nous avions fait 70 dates en 2019. Nous en avions dans les 90 de programmées en 2020. Pour des indépendants comme nous, c’est énorme. De toute ma carrière, je n’avais jamais eu une telle demande » souligne Willy.
« Un grand coup de frein au démarrage »
C’était sans compter la crise sanitaire inédite qui allait s’ensuivre, liée à la pandémie de la Covid-19.
« C’est ce qu’on appelle un grand coup de frein au démarrage » lance Willy avec cet humour dont il ne se départ jamais, quelles que soient les circonstances. « La vie est une improvisation permanente » renchérit-il.
Un humour qui masque néanmoins l’anéantissement d’un travail qui commençait à porter ses fruits. Avec ses Conquérants, Tommy Tomato et Lionel Langlinay, Willy collabore depuis l’été 2018.
« Les projections allaient bien au-delà de nos espérances avec la création de nouveaux concepts. On ne repartira pas de zéro, mais on perd une grosse partie de l’inertie que l’on avait. Le contexte va changer aussi avec le gros point d’interrogation : quand allons-nous pouvoir reprendre ? ».
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Si le groupe ne peut plus se produire, en revanche chacun n’a pas cessé de travailler. « J’ai mon petit monde dans ma tête » sourit Willy. Il met à profit ce temps pour créer.
L'été prochain sous le label Zinazik de notre ami Kurt, va sortir un mini-album de six titres, Gamin, dont l'un des titres, Chez Marie Camembert, est dédié au bar associatif qui devrait s'ouvrir grâce à la nouvelle association La Boîte à camembert que l'on retrouve sur la plateforme internet : helloasso. Elle a vu le jour avec un beau collectif et de beaux projets.
Un EP quatre titres, Au coin du feu, est également en train de mijoter.
Tommy n’a pas cessé non plus de travailler. Musicien, il est aussi comédien. Il intervient au sein de la Cie Couvertures (Livarot). « Le temps de la sidération passé, la vie continue. On est formé à ça. On surfe sur la vie. On est hyperactif en fait ». Avec la Cie une création est en cours « une pièce qui évoque les abus de pouvoir ».
Depuis janvier, il anime également avec Mathilde Burucoa, un atelier théâtre chaque midi à l’école des Rosiers, une intervention financée par la commune de Livarot. « On est complètement dans notre mission avec cette action à l’adresse des enfants » se réjouit Tommy.
« Nous sommes payés pour travailler »
Tous deux sont sous le statut des intermittents du spectacle. « Contrairement à ce que les gens pensent, ce système nous permet d’être payés pour travailler, pour créer et pour qu’on puisse s’entraîner. On est toujours dynamiques ». Ils se disent d’ailleurs « prêts à reprendre du jour au lendemain ».
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Finalement résument Willy et Tommy « on n’arrête pas » Ce qui leur manque le plus c’est « le partage et l’échange, la rencontre avec le public. Pour nous c’est sur la scène qu’on évolue ».