Au jour du vote définitif à l’assemblée nationale du texte de réforme des retraites, le mouvement social se maintient dans le Gard, et a rassemblé beaucoup plus après que le gouvernement a annoncé son intention d’user du 49-3.
Matthieu, mégaphone, oreillette, dossard et drapeau Solidaires, écoute l’assemblée nationale en direct et retransmet aussitôt. « Ça y est, c’est le 49.3 ! » À 15 h le 16 mars, le bruit court déjà parmi la petite centaine d’irréductibles qui se sont réunis au lendemain d’une journée de large mobilisation devant les Jardins de la Fontaine à Nîmes.
Les réactions de manifestants sont partagées. D’un côté, il y a Violaine, la trentaine, qui affiche toujours un sourire résolu, mais pas ravi pour autant : « Véran encore la semaine dernière disait ‘nous ne voulons pas du 49-3’, qu’est-ce qu’ils ont fait ? Ils ont utilisé de 49-3 ! Donc ils sont inconsistants dans leurs paroles et en plus ils ne nous prennent pas en considération. Franchement c’est dégoûtant. »
Sa collègue Anne, drapeau FO sur l’épaule, se dit en revanche bien contente : « que les députés n’aient pas voté à la majorité montre qu’ils savaient que le peuple n’était pas d’accord. »
D’ailleurs Gilles Besson, secrétaire départemental du syndicat FO est du même avis : « Ça veut dire qu’avec tous les coups de fil qu’il a passés il n’a pas réussi à rassembler de majorité. Ça montre bien que cette réforme est illégitime. C’est une première victoire et on continuera de se mobiliser jusqu’au retrait. »
Le cortège part alors tranquillement rejoindre le reste du rassemblement unitaire prévu pour 18 h devant les arènes. Sur place le corps des manifestants, composé d’environ 400 personnes d’après la préfecture, se trouve grossi de travailleurs et de personnes bien décidées à réagir à l’annonce du 49-3.
Comme Christine, professeure d’Histoire à d’Alzon qui porte autour du cou une pancarte « 47-1 + 44-3 + 49.3 = 1789 ». Si elle avait déjà prévu de se joindre au rassemblement du jour, les événements de l’après-midi n’ont fait que renforcer sa détermination : « On pensait encore ce matin qu’il y aurait un vote. Mais le 49-3 c’est un aveu de faiblesse de la part du gouvernement. »
Bruno Rivier, représentant de l’union départementale des syndicats annonce des actions « dans les prochaines heures, jours et semaines ».
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