
Rebecca N’Diaye, 33 ans, est gérante de Maison Noé, un atelier de tapisserie et de décoration à Nancy. Elle s’est fait cambrioler son local le 19 février 2023.
Entre insécurité, travaux et piétonnisation du centre-ville, elle a expliqué son ras-le-bol à Lorraine Actu.
« Une personne a surgi de nulle part »
Dimanche matin, Rebecca N’Diaye a reçu un appel de son voisin. Le verrou de son commerce, situé au 73 rue des 4 églises, avait été forcé. La porte était ouverte.
Personne ne semblait être encore sur les lieux. Alors, le voisin a refermé la porte et est parti. Peu de temps après, la gérante s’est rendue sur place avec son conjoint.
On a ouvert la porte et on a demandé s’il y avait quelqu’un. Là, une personne a surgi de nulle part. Je me suis mise à hurler comme une dingue. Mon conjoint m’a tiré par le col pour me protéger. L’homme disait : « C’est pas moi, c’était ouvert ». Puis il a commencé à s’enfuir.
Une plainte déposée à l’Hôtel de police
Le conjoint de la commerçante a réussi à rattraper le voleur et à récupérer son sac à dos. L’homme serait alors devenu menaçant : « Quand il a vu qu’on appelait la police, il nous a dit qu’il allait prendre un couteau et il nous a menacé avant de partir en courant », se rappelle la commerçante.
La suite : les équipes de la brigade anticriminalité (BAC) ont interpelé l’individu. L’homme serait sans domicile fixe et, selon les informations de la gérante, il serait connu des forces de l’ordre. Rebecca N’Diaye a déposé plainte à l’Hôtel de police de Nancy, une copie du procès verbal a été remise à Lorraine Actu.
Entre 1 500 et 2 000 euros d’outils volés
L’individu interpelé par la police n’était en possession que d’une enceinte, appartenant à Rebecca N’Diaye. Pourtant, d’autres objets manquent à l’appel depuis le cambriolage.
Selon les estimations de la commerçante, le montant des objets volés s’élèverait entre 1 500 et 2 000 euros. Et pour certains d’entre eux, comme la caisse à outils de son apprentie, elle va être obligée de les remplacer en urgence : « Je vais devoir lui en racheter une rapidement, elle en a besoin pour travailler et pour suivre ses cours ».
« Il me manque aussi d’autres outils comme une visseuse et des tournevis… Le parfait outillage pour cambrioler je pense. Comme nous n’avons pas tout retrouvé, je pense que l’homme interpelé n’était pas seul dans ce cambriolage », déplore la commerçante.
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C’est infernal, je ne me sens vraiment plus en sécurité
Pour elle, ce cambriolage, c’est la galère de trop. « Depuis huit mois, je trouve que ça craint ici. Je ne suis plus du tout à l’aise là où je bosse. Tout s’est dégradé, c’est hyper sale, ça zone tout le temps. C’est infernal, je ne me sens vraiment plus en sécurité », décrit Rebecca N’Diaye.
Aujourd’hui, elle réfléchit à déménager son local pour s’installer dans une plus petite ville, un endroit « plus tranquille » et « où il y a plus d’attractivité qu’au centre-ville de Nancy », décrit-elle.
« Mes clients me disent qu’ils n’ont plus du tout envie d’aller en ville. Le comportement des gens s’est dégradé, il y a beaucoup plus d’incivilité et d’insécurité qu’avant », assure la commerçante.
Piétonnisation et travaux en centre-ville
Au-delà de l’insécurité, la gérante pointe d’autres difficultés comme la piétonnisation du centre-ville, ou encore les travaux.
« Depuis la piétonnisation, plusieurs commerçants ont préféré partir. Les gens ne vont plus en ville », déplore-t-elle, avant d’ajouter : « Là, on va avoir les travaux du tram pendant minimum un an, autant partir. Je suis encore dans l’émotion de ce qu’il s’est passé mais tout accumulé… Je commence à y réfléchir sérieusement ».
Pour l’heure, la jeune femme espère réparer sa porte et retrouver ses outils rapidement. Affaire à suivre.