
Du haut de son mètre quatre-vingt-dix-huit, Raphaël Chenu voit loin. Et vise haut. Le double champion de Bretagne juniors en 2020 et 2021 a changé de catégorie mais aussi de statut depuis qu’il a intégré, en septembre dernier, la +2bad Académie, à Cesson-Sévigné, près de Rennes (Ille-et-Vilaine).
Deux entraînements par jour
Il y a été attiré par le maître des lieux, Erwin Kehlhoffner, son nouvel entraîneur, ancien Top 100 mondial qui avait notamment disputé les Jeux Olympiques de Pékin en 2008.
« Je m’entraîne deux fois par jour et je bénéficie des services d’un kiné », explique le badiste de 18 ans originaire de la Vicomté-sur-Rance, près de Dinan (Côtes-d’Armor). Qui côtoie, dans cette académie, quatre autres espoirs de la discipline : Mattéo Justel, vice-champion d’Europe U17, Carla Dubois, championne de France, Yaëlle Hoyaux, 70e joueuse mondiale, et Amaury Lièvre, 3e du championnat de France Elite en 2021.
Ses premiers tournois à l’étranger
C’est ce même championnat de France Elite que Raphaël Chenu s’apprête à disputer du 2 au 5 février, à la Glaz Arena de Cesson-Sévigné. Il a été retenu parmi les quarante meilleurs joueurs Français. Mais il ne compte pas s’en contenter :
« Mon objectif est de passer les deux premiers tours de qualifications qui permettent d’accéder au tableau final. Si j’y parviens, je ne m’interdis plus rien, j’essayerais d’aller le plus loin possible, pourquoi pas d’atteindre la finale et de la gagner ».
La concurrence est rude, mais celui qui est aussi inscrit en première année de STAPS (fac des sports) après avoir obtenu son Bac STG en juin dernier au lycée de la Fontaine des Eaux à Dinan, a le sentiment de progresser.
« A l’entraînement, je prends maintenant des sets à Amaury Lièvre, ce que je ne réussissais pas en arrivant à l’académie. Et en participant à des tournois à l’étranger, je me frotte à ce qui se fait de mieux dans mon sport ».
Il était récemment en Slovénie, il se rendra prochainement au Portugal et en Allemagne. Au ranking mondial, il pointe actuellement à la 1 481e place, mais il n’en est qu’à ses débuts sur le circuit international. En France, il a déjà battu des Top 20 nationaux en tournoi.
Mais ce qui frappe surtout les observateurs, c’est la rapidité à laquelle Raphaël Chenu a progressé au point de titiller les tout meilleurs. Car cela ne fait que quatre ans qu’il s’est mis au badminton. C’est dire son potentiel et sa marge de progression.
À lire aussi
- Un 4×4 dégrade les terrains de football de Trélivan, près de Dinan
Progression fulgurante en à peine 4 ans
« J’ai débuté à 14 ans en UNSS avec le collège du Val de Rance, à Plouër. J’ai tout de suite accroché », explique celui qui auparavant n’avait pratiqué que le rugby, pendant 7 ans, avec le club de Dinan.
« Je me suis rapidement inscrit au bad à Quévert. J’y ai été entraîné par Sébastien Briand que j’ai suivi à Saint-Jacques-de-la-Lande pour évoluer en Nationale 3 ».
Rapahël Chenu évolue désormais en Nationale 2 avec son club du Flume Ille Badminton (Saint-Grégoire) qui vise la montée en Nationale 1. Une marche supplémentaire vers le très haut niveau qu’espère atteindre le Vicomtois :
« Le rêve, ce serait de vivre de mon sport, mais c’est compliqué, ils sont à peine une dizaine en France dans ce cas ».
Si son club l’aide un peu et s’il bénéficie d’une aide matérielle de ses équipementiers, les coûteux déplacements à l’étranger pour y disputer des tournois sont à sa charge. « Je cherche des sponsors ». Le message est passé.