Par Agnès Lanoëlle – a.lanoelle@sudouest.fr
A 82 ans, Solange Vasseur doit prouver à sa banque et à sa caisse de retraite qu’elle est bien vivante. Depuis deux mois, elle ne touche plus sa pension de réversion
Solange Vasseur, 82 ans, est bien vivante. La preuve, on la rencontre ce samedi matin 7 janvier, dans sa coquette maison de Surgères, où les plantes vertes s’épanouissent. Mais depuis deux mois, et un imbroglio administratif…
Solange Vasseur, 82 ans, est bien vivante. La preuve, on la rencontre ce samedi matin 7 janvier, dans sa coquette maison de Surgères, où les plantes vertes s’épanouissent. Mais depuis deux mois, et un imbroglio administratif dont les origines restent à ce jour mystérieuses, elle doit le prouver. Les ennuis ont commencé au lendemain du décès de son mari, Maurice, en juillet dernier.
Début décembre, elle décide de transférer son compte de Châtelaillon-Plage à Surgères, sa nouvelle adresse, pour se faciliter la vie. Premier souci : la banque lui apprend que la procédure de succession n’est pas aboutie.
Un « certificat de vie »
Et pour cause : on l’a affublé d’un nom de famille qui n’est pas le sien (et elle ignore toujours d’où il sort). Le dossier est relancé et finalement réglé. Mais les problèmes reviennent en décembre quand, au moment de toucher sa pension de réversion, la banque lui annonce que son compte est soldé pour cause de personne décédée. Bruno, l’un des fils de Solange Vasseur, n’en croit pas ses oreilles mais cherche à comprendre.
L’assurance retraite lui confirme qu’elle a lancé une enquête pour « présomption de décès ». Vont s’ensuivre quelques jours surréalistes. À la demande de l’organisme, la vieille dame doit en effet fournir un « certificat de vie » pour prouver qu’elle n’est pas morte, et un extrait de naissance avec la mention marginale « vivante » comme stipulé au téléphone.
Courrier au président de la République
Son fils s’attelle donc à fournir tous les papiers. Heureusement, Solange Vasseur reste vivante pour certains organismes comme la complémentaire qui lui est bien versée. Mais depuis deux mois, elle n’a pas touché sa pension de réversion et vit avec 400 euros par mois.
Il y a quelques jours, Bruno Vasseur a même écrit au président de la République pour lui faire part de son désarroi. Il a aussitôt reçu une réponse lui annonçant que son dossier était transféré au siège de la caisse nationale. Hier vendredi 6 janvier, l’organisme a appelé Solange Vasseur pour lui demander un relevé d’identité bancaire. Mère et fils espèrent cette fois que la caisse de retraite a ressuscité Solange Vasseur.