Home En bref Charly-sur-Marne : après l’incendie mortel, une ville sous le choc
En bref

Charly-sur-Marne : après l’incendie mortel, une ville sous le choc

La cagnotte déposée au tabac de Charly-sur-Marne en hommage aux victimes de l'incendie.
La cagnotte déposée au tabac de Charly-sur-Marne en hommage aux victimes de l’incendie. ©Facebook

Un drame glaçant. Quatre jours après le terrible incendie qui a ravagé un pavillon de Charly-sur-Marne et tué une mère de famille et ses sept enfants, l’heure est au recueillement dans cette ville de l’Aisne de moins de 3 000 habitants. 

À lire aussi

  • Aisne : une mère et ses sept enfants meurent dans un incendie

Marche blanche et cagnottes

Une marche blanche est organisée samedi 11 février à 14h30 pour rendre hommage aux victimes, connues de tous les Carlésiens. Le départ est donné à la mairie de Charly-sur-Marne. Un internaute précise que ceux qui s’y rendront sont libres de ramener des photographies, des bougies, des fleurs ou des peluches afin de les déposer devant le domicile de la famille. 

Une cagnotte destinée aux frais d’obsèques a été déposée au tabac de la commune dans lequel le père de famille, seul survivant, a pour habitude de s’y rendre. Une cagnotte Leetchi a également été créée par les parents de la défunte mère. « Nous avons perdu notre fille et nos sept petits enfants dans l’incendie de leur maison le 6 février à Charly-sur-Marne. Nous sommes dévastés et nous nous demandons comment nous allons faire pour survivre à cela », ont-ils écrit.

De nombreux hommages

Sur Facebook, les hommages s’enchaînent. Les Carlésiens et habitants d’ailleurs partagent une bougie pour se rappeler des victimes, présentent leurs sincères condoléances et expriment leur choc face à cet incendie mortel qui a coûté la mort à huit personnes. Le maire de Soissons Alain Crémont a pris la parole sur le réseau social et a qualifié ce drame d’une « véritable tragédie » qui a provoqué chez « chacun d’entre nous, une émotion difficilement descriptible ». « Toutes nos pensées en cet instant, accompagnent la famille et les proches des victimes », a-t-il ajouté.

https://www.facebook.com/plugins/post.php?href=https://www.facebook.com/alaincremont/posts/pfbid02KyHAE2X2Z4jJKZ7xem2oLFdu2mVhPGYKW8QKWaV7oVpQDpV1cRjhPhqthYiyTcM5l&show_text=true&width=500

Le sénateur de l’Aisne Antoine Lefèvre a également présenté ses « pensées les plus émues au père de la famille, seul rescapé du drame, ainsi qu’à tous les proches, amis et voisins des victimes ».

Pour le maire de Charly-sur-Marne, Patricia Planson, il est difficile d’imaginer qu’une telle tragédie est arrivée dans sa commune. 

« Je suis totalement anéantie par ce qu’il s’est passé. C’est quelque chose d’extrêmement douloureux dans une commune », a-t-elle déclaré au Pays Briard.

Le sèche-linge, cause minime d’un incendie

Pour expliquer cet incendie, la première hypothèse est que le feu est parti du sèche-linge familial. Cette hypothèse a d’ailleurs été confirmée par le père de famille, qui a été auditionné par les gendarmes après son transfert à l’hôpital de Château-Thierry. 

Si le sèche-linge est vraiment la cause de cet incendie, le Colonel Fabien Didier du SDIS 02 tient à rassurer les ménages en rappelant que le sèche-linge est une cause mineure des incendies auxquels les sapeurs-pompiers de l’Aisne ont été confrontés. 

À lire aussi

  • Aisne: un accident de voitures fait deux morts et un blessé grave

« Le risque 0 n’existe pas, ça peut arriver. Mais c’est une fois tous les trimestres, ce n’est pas quotidien. Il y a plus de feux de cheminée pendant l’hiver que d’incendies mettant en cause un appareil électroménager. Dans le département de l’Aisne, nous faisons face à environ 3 000 incendies par an, majoritairement des véhicules, feux de détritus ou de végétation. Donc trois à quatre incendies liés à un sèche-linge, c’est minime. Le dernier en date était il y a deux ou trois mois à Hirson, un sèche-linge utilisé pour faire sécher des serviettes a pris feu dans un local technique où des personnes pratiquaient du sport », raconte-t-il au Pays Briard

Mais comment un sèche-linge peut prendre feu ? Est-ce forcément lié à un défaut de machines ? Le Colonel Fabien Didier a détaillé plusieurs situations pouvant expliquer ce phénomène : « Il n’y a pas un problème de sèche-linge en France qui mettent le feu dans les maisons. Tout appareil qui utilise de l’énergie et qui est en relation avec des graisses ou du linge, puisque le textile est combustible, peut prendre feu. S’il y a une défaillance dans l’appareil, un court-circuit et qu’il y a un produit inflammable dans le tissu, comme du parfum sur un vêtement par exemple, ça peut être aussi dangereux. La défaillance peut venir du linge, du système de traitement de linge, les causes peuvent être multiples », affirme le Colonel.

Une conjonction de plusieurs facteurs

Si la cause de l’incendie à Charly-sur-Marne se révèle être le sèche-linge, le Colonel Fabien Didier insiste sur le fait qu’il y a en réalité « une conjonction de plusieurs facteurs qui ont chacun une part de l’équation » dans cet incendie. 

À commencer par l’emplacement du sèche-linge dans un pavillon. Les habitations datant du 20e siècle ne sont pas vraiment adaptées pour accueillir nos appareils électriques. 

« On doit prendre en compte l’évolution de notre société et ses usages des appareils. Dans les années 1980, c’était le gaz qui était utilisé dans les habitations, pour la cuisson par exemple. Elles étaient conçues à une époque où on se chauffait dans la salle de bain et la cuisine avec du gaz, l’électricité n’était pas démocratisée pour tous les usages », explique le Colonel. Il poursuit : « Maintenant, en installant des climatiseurs, congélateurs, tous les appareils électriques dans des habitats pas adaptés, ça va faire comme une cocotte-minute. Notre société se transforme très rapidement dans un habitat qui n’est pas pensé pour à l’origine ». 

À lire aussi

  • Aisne : les élèves de ce bourg sensibles au zéro déchet

Dans les nouveaux pavillons, ces appareils sont souvent placés dans le garage, un lieu qui permettrait d’éviter un peu plus la propagation de l’incendie. « La stratégie, c’est qu’il faut que le feu reste dans la pièce initiale. S’il se déclenche dans le garage, on a le temps d’évacuer. Toute l’architecture de l’habitant concourt à plus de sécurité et les maisons construites récemment prennent plus en compte nos usages actuels », raconte le Colonel Fabien Didier. Pour les pavillons plus anciens, il faut alors se demander si le réseau électrique a été refait s’il a été conçu à l’époque, et si le lieu de l’électroménager est isolé ou non.

La question de faire sa machine à laver la nuit se pose également, dans un contexte où il est recommandé de faire cela en heures creuses, en raison de la crise énergétique que traverse la France. 

Autre problématique : celle des volets électriques, qui sont restés bloqués, car l’électricité du domicile a été coupée par l’incendie. Pour le Colonel Fabien Didier, il faudrait peut-être avoir « des systèmes passifs pour les ouvrir même en cas de coupure d’électricité ». « Il faut à minima sur les locaux à sommeil qu’on puisse débrayer les volets de manière manuelle pour les remonter avec l’action de la main. Ce serait une échappatoire et les pompiers pourraient directement récupérer les habitants, car ça prend du temps et de l’énergie de les ouvrir avec du matériel », précise-t-il. 

Les recommandations face au risque d’incendie

Pour éviter au maximum tout incendie, le Colonel du SDIS de l’Aisne recommande à tous les habitants de disposer d’un détecteur de fumée en bon état chez eux. « Le détecteur de fumée prend en compte l’incendie dans sa phase initiale et nous alerte dès le début », explique-t-il. Les ménages doivent également s’assurer que les appareils électriques se situent dans une pièce isolée et non pas en communication avec d’autres pièces ouvertes. « Ils ne doivent pas être près d’un escalier » par exemple, assure le Colonel. Il faut vérifier également s’il y a un réel « coupe-feu dans la pièce où se trouvent les appareils électriques, et le reste de l’habitation », poursuit-il. 

L’entretien des appareils électriques est indispensable pour éviter le risque d’incendie. « Il faut nettoyer les filtres, un appareil électroménager, ça s’entretient, tout comme la hotte d’une cuisine », indique le Colonel Fabien Didier. Vérifiez le marquage de vos appareils pour consulter les normes de sécurité et restez attentifs à leur entretien et fonctionnement. 

Si un incendie se déclare dans un domicile, les occupants doivent immédiatement évacuer. « Il ne faut pas se réfugier à l’étage des maisons à part s’il y a un espace libre, une terrasse. Il vaut mieux passer à travers les flammes en s’enroulant dans une couverture mouillée plutôt que de se réfugier, même si ça reste facile à dire malheureusement », affirme le Colonel. 

Enquête en cours

Pour rappel, un incendie s’est déclenché dans la nuit du dimanche au lundi dans un pavillon de deux étages. C’est le père de famille qui a été alerté par une odeur de brûlé. Il a ensuite prévenu sa compagne qui s’est empressée de remonter à l’étage pour récupérer ses sept enfants, âgés de 2 à 14 ans et issus d’une famille recomposée. Mais les flammes se sont dispersées rapidement et la mère et ses sept enfants se sont retrouvés coincés au deuxième étage de leur domicile, avec des volets électriques qui ne fonctionnaient plus étant donné que l’incendie a fait disjoncter l’électricité. Le père, coincé au rez-de-chaussée, a pu être extrait du pavillon grâce à un sapeur-pompier qui habite à quelques rues de la famille. Ce dernier a ensuite attendu le renfort de ses collègues en raison de l’ampleur de l’incendie. 

L’intervention des pompiers s’est avérée compliquée, car il leur a fallu d’abord casser les volets électriques pour accéder à l’intérieur du domicile et espérer extirper les enfants et leur maman. Ces derniers ont finalement péri dans l’incendie, qui a été éteint au terme de quatre heures de lutte des sapeurs-pompiers. 

Pour l’heure, l’enquête se poursuit et le SDIS 02 ignore si le pavillon était bien équipé d’un détecteur de fumée, car tout a été détruit.

Related Articles

En bref

Concert, enquête… : 12 idées de sorties pour les enfants à et autour de Dinan

Un p’tit concert ? Vendredi 17 février, les enfants ont rendez-vous avec...

En bref

Gare de Meaux : un homme menace les voyageurs de la ligne P avec une bouteille en verre

Un individu a menacé des voyageurs de la ligne P en gare...

En bref

Saint-Denis-sur-Sarthon. La commune est en quête de terrains constructibles

Guillaume Julien a présenté les investissements prévus cette année, à Saint-Denis. ©L’Orne...

En bref

Gard. Carte blanche à Michel Hazanavicius au Festival cinéma d’Alès

Thomas Langmann, Michel Hazanavicius, Jean Dujardin, lors d’une projection de The Artist....