Par Rédaction La Presse de la Manche Publié le La Presse de la Manche Voir mon actu Suivre
Une page se tourne dans le commerce à Cherbourg. Après 40 années à nourrir les Cherbourgeois, la boucherie Havard ferme ses portes ce samedi 27 mars 2021. Hier, beaucoup de clients sont d’ailleurs venus dans la boutique de Patrick Havard pour le remercier de tout le temps passé à leur servir une viande de qualité.
La boucherie Havard, c’est aussi une véritable saga familiale. Patrick avait en effet déjà repris la boutique de son père. Et aujourd’hui, ses trois fils, Nicolas, Christophe et Sébastien, tiennent chacun une boucherie sur Cherbourg-en-Cotentin.
« Mais aucun n’a voulu reprendre ma boutique ! », regrette le papa, dont la boucherie va laisser place à un autre commerce.
« Je regretterai la gentillesse de mes clients »
Évoquant ce qui va lui manquer une fois à la retraite, il avoue direct :
Je vais regretter la gentillesse de mes clients. J'en connais certains depuis mes débuts, à tel point qu'ils sont devenus des amis. On a partagé leur vie, leurs joies, mais aussi leurs malheurs. Dans mon métier, j'ai toujours fait de mon mieux pour les servir. Alors quand ils viennent me remercier, cela me touche vraiment. Certes, il y a le commerce, mais le plus important, ce sont tous ces partages.
« Nous avons toujours été reçus avec le sourire et des mots bienveillants », confirmaient ce vendredi des clients présents, qui regrettent son départ.
Une passion depuis près de 50 ans
À 63 ans, notre boucher baisse donc le rideau sur cette belle aventure commencée il y a 40 ans. Et ce pour des raisons familiales, notamment la maladie de son épouse.
Mais comme il dit :
Il faut bien arrêter un jour, même si j'ai gardé la passion de mon métier depuis l'âge de 14 ans, lorsque j'étais apprenti. C'est dans mon ADN, que j'ai d'ailleurs transmis à mes fils !
Une retraite d’éleveur
Habitant à Huberville, Patrick connaît bien les animaux, puisqu’il élève des vaches et des moutons dans ses prés. Il sait aussi ce qu’est la bonne viande. « Je les vendrai à mes fils ! », dit-il, avec une pointe d’humour.
Outre l’élevage, le commerçant aime faire du vélo et des promenades. Il s’interroge également sur le fait de savoir s’il ne va pas reprendre la chasse. « Mais d’abord, j’ai des travaux à faire à la maison, ainsi qu’une clôture. »
Voilà en tout cas la fin d’une belle histoire, mais la passion de Patrick pour son métier restera à jamais.
De notre correspondant Jean-Luc FONTY