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Claye-Souilly : éducateur canin, il milite pour l’utilisation du collier électrique

Hugo Perez avec sa chienne Roxy.
Hugo Perez avec sa chienne Roxy. ©Canelle Corbel

Hugo Perez a 25 ans et habite Claye-Souilly, en Seine-et-Marne. C’est d’ailleurs dans cette ville qu’il exerce en tant qu’éducateur canin. « J’ai découvert l’étude du comportement des chiens par hasard en devenant bénévole au sein d’associations de protection des animaux. J’ai été fasciné par l’importance de la connaissance du comportement des chiens dans leur dressage », confie ce passionné du monde canin, bénévole depuis 2016 et professionnel depuis 2019.

Un travail de comportementaliste

Tous les jours de la semaine, il travaille avec des propriétaires de chiens : « toutes races, tout poids et tous âges confondus », sourit le jeune homme. « L’objectif de mon travail est d’étudier un comportement problématique d’un chien et de travailler avec le propriétaire et l’animal pour faire en sorte que ce comportement puisse être contrôlé. »

Hugo Perez cite alors quelques exemples : des aboiements incessants ; un tirage de laisse ; un instinct de prédation non contrôlé où le chien poursuit un animal au risque de se mettre en danger lui-même, mettre en danger l’autre animal et la société humaine (exemple : le chien suit un chevreuil qui traverse une route et provoque un accident de voiture).

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Une proposition de loi qui fait débat

Pour travailler avec le chien et son propriétaire, Hugo Perez utilise du matériel de dressage, à savoir friandises, jouets, sifflet, laisse, longe, collier plat, ou encore collier électrique, et collier étrangleur… « Sans oublier l’importance de la posture du maître dans le dressage. »

Cependant, depuis le mois de janvier 2023 l’utilisation de collier électrique et du collier étrangleur est menacée par une proposition de loi de Corinne Vignon, députée de la majorité (Renaissance). Cette proposition de loi vise « à interdire la maltraitance sur les chiens et les chats par l’utilisation de colliers étrangleurs et électriques « . Le 16 janvier 2023 les députés ont adopté cette proposition avec 111 voix pour et 5 contre.

Un risque de grosse amende

Si le texte est adopté au Sénat, il sera interdit pour les détenteurs d’un chat ou d’un chien d’utiliser un dispositif à décharge électrique, étrangleur sans boucle d’arrêt (c’est-à-dire qu’il se referme sur le cou du chien sans rencontrer d’autres obstacles, N.D.L.R.) ou dont les pointes sont tournées vers le corps de l’animal.

En cas de vote favorable au Sénat, si un propriétaire manquait à cette loi, il risquerait une amende administrative de 750 euros. En cas de récidive, cette sanction serait portée à 3 750 euros

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À noter également : si le manquement est le fait d’une personne morale ou lors d’une activité exercée à titre professionnel de dressage ou d’éducation des animaux concernés, l’amende serait directement de 3 750 euros.

Le texte de loi prévoit aussi que la vente, la cession et la publicité de ces  » colliers de dressage  » soient interdites. Les contrevenants s’exposeraient alors à une amende de 3 000 euros pour une personne physique et de 15 000 euros pour une personne morale.

« Chaque outil est utilisé dans un but précis »

Hugo Perez, professionnel de l’éducation canine, ne comprend pas cette proposition de loi. « Chaque outil est utilisé dans un but précis. Le chien apprend par quatre façons différentes. La première : on ajoute quelque chose de sympa. La deuxième : on enlève quelque chose d’inconfortable. La troisième : on enlève quelque chose de sympa. La quatrième : on ajoute quelque chose d’inconfortable », explique l’éducateur canin. Et c’est avec la deuxième et la quatrième notion que peut intervenir l’utilisation du collier électrique.

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« Un outil sans équivalent »

« Il s’agit d’un outil qui n’a pas d’équivalent aujourd’hui dans l’éducation canine selon moi. C’est-à-dire qu’il s’agit d’un outil qui apporte la notion d’inconfortable en déclenchant une décharge électrique, mais qui n’apporte aucune maltraitance au chien », assure Hugo Perez. « Au contraire, il permet de travailler sur un comportement pour ensuite, laisser le chien totalement libre, une fois la problématique résolue. »

Lui-même fait tester aux maîtres le collier avant de le poser sur le cou du chien. « Je ne travaille pas avec le collier sans l’avoir fait tester à l’humain avant. Si l’humain accepte de l’essayer, on travaille avec le collier. Si l’humain refuse d’essayer le collier, on travaille avec d’autres matériels.

Une recherche de chiffres

« Si l’on interdit le collier électrique, on risque de mettre beaucoup plus de temps et faire face à beaucoup plus de difficultés pour éduquer le chien, lorsqu’il est question de travailler avec le collier (N.D.L.R. : toutes les situations n’obligent pas à travailler avec le collier à décharges électriques). » Et les arguments avancés par les défenseurs de cette proposition de loi ne semblent pas convaincre Hugo Perez. « On parle de maltraitance animale avec ces colliers, mais combien de chiens ont été recensés après avoir été maltraités avec un collier électrique. Ce sont des chiffres qui m’intéressent« , exprime cet amoureux des chiens.

Il le dit : « Si j’avais la preuve que ce collier mettait en danger l’animal, je ne l’utiliserai plus, mais ce n’est pas le cas. Je n’ai pas la preuve de ces avancements. » Il poursuit : « Je ne dis pas qu’aucun chien n’a jamais été maltraité avec ces colliers, mais je me pose la question de savoir combien ? »

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« Un contrôle serait le bienvenu »

Pour autant Hugo Perez n’est pas opposé à un contrôle de l’utilisation de ces colliers par les vétérinaires, mais aussi par les industriels. « Aujourd’hui, on trouve sur le marché, des colliers très performants avec plus de 100 niveaux d’intensité différents, à des prix dépassant la centaine d’euros et des colliers de mauvaises qualités vendues à 30 euros avec seulement huit ou dix niveaux d’intensité. Selon moi un bon collier coûte au minimum 200 euros. Un contrôle serait le bienvenu. »

« L’utilisation du collier n’est pas une maltraitance »

Pour l’éducateur canin, la question de la maltraitance ne se pose pas dans l’utilisation ou non du collier électrique ni même étrangleur, mais dans d’autres problématiques qui sont : « le soin porté à l’animal, le fait de lui donner de l’affection ou non, de le laisser attacher toute sa vie ou non, de le frapper ou non, de soigner son environnement ou de le laisser vivre au milieu de ses excréments… L’utilisation du collier n’est en aucun cas une maltraitance. Il s’agit de travailler l’éducation du chien en apportant un inconfort dans le but de lui faire comprendre l’ordre, pour que par la suite il obéisse à l’ordre sans avoir à utiliser cet outil inconfortable, et non maltraitant. »

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