« Lorsque mon père est mort, mon fils m’a demandé : « Maman, est-ce que grand-père est mort parce que tu n’avais plus besoin de lui ? » ». Adèle Van Reeth, philosophe française, a écrit Inconsolable, sorti début janvier et dans lequel elle raconte la mort de son père… et comment la vie continue après un deuil.
« Je n’aurai pas la consolation que je cherche, mais ça ne sera pas un problème »
Le titre de son ouvrage n’a pas été choisi par hasard : « il s’inscrit contre les injonctions à la consolation qu’on reçoit beaucoup lorsqu’on perd quelqu’un. Le fait de lui donner pour titre Inconsolable est une manière de dire : « non, je n’aurai pas la consolation que je cherche, mais ce n’est pas pour ça que ça restera un problème » ».
« Au fond, notre existence est composée d’une succession de séparations, ajoute la philosophe. Dès la naissance, nous nous séparons du corps de notre mère. Un enfant qui grandit va peu à peu se séparer de ses parents. Et la mort est au fond l’ultime séparation, à laquelle les autres séparations ne nous ont pas du tout préparés ».
Et Adèle Van Reeth de conclure : « J’ai appris qu’on pouvait survivre à la tristesse et que celle-ci pouvait nous renseigner sur la manière qu’on avait d’aborder notre propre vie ; et qu’au fond, pouvoir retrouver la joie de vivre après avoir vécu une épreuve comme celle-là veut dire qu’on est peut-être plus fort que ce qu’on croyait. Et aussi que la tristesse n’étant pas un obstacle au goût de la vie, on peut « aller bien » avec la tristesse ».
Cet article est réalisé par Brut et hébergé par 20 Minutes.