
« J’ai dit plein de choses, mais je ne m’en souviens pas », bredouille J. T, 33 ans, en comparution immédiate pour des faits de violences datant du 5 février 2023. Alcoolisé, comme cela lui arrive souvent, il venait d’arroser sa dernière condamnation du 21 janvier pour violences avec arme, après trois antécédents de mise à l’épreuve pour des conduites sous stupéfiants.
Cette soirée du 5 février, il dégrade les volets de son voisin avec une barre de fer et en projetant de l’alcool ainsi qu’un liquide noir depuis sa fenêtre. À leur arrivée, les gendarmes sont à leur tour pris pour cible. Ils emmènent le trentenaire à l’hôpital pour des examens. Dans leur fourgon, les militaires sont injuriés, menacés de mort et blessés par des coups de tête. Dans les couloirs de l’hôpital, l’excité promet à l’un d’eux « Si je te retrouve, je te tue. »
« Ce n’est pas le perdreau de l’année »
Le procureur Marc Nouvion note que le prévenu « a pris le risque d’un mandat de dépôt » en bousculant les gendarmes sous « un florilège d’injures et de menaces ». Et d’ajouter : « Il sait ce qu’il encourt, car ce n’est pas le perdreau de l’année », préconisant une peine ferme de six mois en plus d’un stage de citoyenneté.
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L’avocate de J. T, Me Farah Hatem, demande que cette peine soit, au moins, aménagée. « Il a fait semblant de donner un coup de tête au gendarme », justifie-t-elle. Et il refuse d’endosser les accusations de dégradation chez son voisin.
Sur ce dernier point, le tribunal le relaxe partiellement, mais le condamne pour des violences sur le voisin et sur le gendarme. Un sursis probatoire total est prononcé sur la peine de six mois de prison, avec dix-huit mois d’obligations diverses, dont le travail, des soins et un stage de citoyenneté, ainsi que l’indemnisation de deux gendarmes pour préjudice moral.
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