Par Paul Le Meur Publié le L'Orne Combattante Voir mon actu Suivre
Son activité de pressing figure pourtant dans la liste des commerces qui peuvent rester ouverts pendant le confinement. Mais samedi 3 avril, Sandrine Kowalczyk a fermé les portes de Top Pressing, rue Dumont-d’Urville à Condé-en-Normandie, pour une durée d’un mois minimum.
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La raison ? Maman de cinq enfants (Diego 4 ans, Andy 9 ans, Nolan 12 ans, Emma 14 ans et Enzo 18 ans), elle se retrouve sans solution de garde avec la fermeture des écoles :
J’ai l’impression de devoir me justifier auprès de ma clientèle de devoir fermer mon établissement ce samedi midi, avec cette vie sociale qui s’arrête d’un coup ainsi que pour les enfants. On est pris au dépourvu, on subit, comme au premier confinement. Être maman à la maison pendant le confinement c’est devenir professeur et maîtresse et de plus nous n’avons pas encore reçu toutes les directives concernant les cours, c’est stressant. Je vais gérer de façon subie, tout devient compliqué c’est terrible. Je n’ai plus mes parents ni de famille tout près, nous sommes livrés à nous-mêmes. Je suis obligée de fermer mon magasin à grands regrets mais je n’ai pas le choix, je dois me rendre disponible pour mes enfants.
Une affaire qui souffre
Celle qui disait avoir les larmes aux yeux au moment de fermer son commerce, est amère de vivre une telle situation :
C’est un métier que j’adore, mais nous sommes loin de l’objectif initial. La Covid-19 n’a rien arrangé, on ne peut pas se projeter, même pour les vacances, on ne sait même pas quand nous pourrons rouvrir puisque nous sommes tributaires de la réouverture des écoles, nous sommes touchés personnellement et professionnellement, on attend et subissons, comme tout le monde
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Ouverte en juin 2019 avec des perspectives optimistes, l’activité de Sandrine Kowalczyk se porte mal. Son mari, Christophe, qui l’aidait notamment pour la partie livraison du linge et retrait à domicile, a dû reprendre une activité professionnelle à côté : « La crise accentue la baisse d’activité du pressing, j’ai dû reprendre une activité professionnelle pour avoir des revenus pour ma famille. Je suis chauffeur en produits vétérinaires, je n’ai pas eu d’autre choix car après la mise en place de dépôts pressing, une fois la semaine sur Thury-Harcourt, Aunay-sur-Odon, et Merville-Franceville, nous sommes obligés de constater que le pressing à Condé ne fonctionne pas comme on le voudrait.»
Des aides insuffisantes

Le fonds de solidarité mise en place par le Gouvernement ne permet au couple que de payer les charges fixes, mais avec leur statut d’indépendants, ils ne peuvent prétendre au chômage partiel.
Comme sa femme, Christophe est déçue de voir que leur activité ne prend pas à Condé-sur-Noireau :
Tous les dépôts avec lesquels on travaille sont en dehors de Condé, ici on n’avance pas. Nous pensions pourtant au départ travailler avec des entreprises locales, mais quand nous savons qu’une entreprise de Condé fait travailler un pressing sur Flers à hauteur de 500 € par mois, nous sommes écœurés. Nous nous posons des questions avec ma femme sur une éventualité de rebondir ailleurs même si nous avons beaucoup de clients satisfaits ainsi que pour les dépôts. Nous envisageons d’autres projets pour un meilleur avenir. Nous en sommes à la réflexion que notre amour pour notre métier fonctionnerait mieux ailleurs.
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Une perspective peu réjouissante pour l’activité du centre-ville de Condé-sur-Noireau, quand on sait que l’activité de pressing n’existait plus en ville avant l’arrivée de Sandrine Kowalczyk, et alors qu’une opération de revitalisation du territoire vient d’être signée à Condé-en-Normandie, avec un volet sur le commerce.