
Smartphone à la main, elles ont tout immortalisé dans les moindres détails. Vendredi 10 février 2023, six collégiennes de 3edu collège Léopold Sédar Senghor de Corbeil-Essonnes (Essonne) étaient non pas en salle de classe, mais à l’aéroport d’Orly pour participer à une journée découverte des métiers de l’aéronautique avec la compagnie aérienne Transavia dans le cadre du concours national « Féminisons les métiers de l’aéronautique ».
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Susciter des vocations pour des métiers encore très masculins
Crée par l’association Airemploi, le concours organisé tous les deux ans depuis 2009, a une ambition : susciter des vocations, en aidant les jeunes filles à se projeter dans le secteur aéronautique, encore très largement masculin.
« L’enjeu est énorme, la part des femmes parmi les pilotes n’est que de 6 % et il y en a également très peu dans les métiers d’ingénieurs et de techniciens. C’est pour cela qu’il est important d’informer très tôt les élèves que les femmes ont toute leur place dans ces métiers », souligne Ariane Muraour directrice des ressources humaines de Transavia France qui participe pour la première fois au concours.
Après une matinée, au nouveau siège de la compagnie où elles ont pu échanger avec des femmes occupant des postes à responsabilités, les six collégiennes, sélectionnées selon leur motivation, ont pris la direction de l’aéroport pour y découvrir les opérations menées par la compagnie.
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« Postulez, croyez en vous »
Une visite qui commence dans le gigantesque hall d’Orly 3. Responsable d’exploitation chez Alyzia, entreprise sous-traitante de Transavia, Nourchene Habhab, présente aux collégiennes les comptoirs d’enregistrement des voyageurs et de leurs bagages.
Après un passage par les portiques de sécurité, les six collégiennes ont pu ensuite découvrir la zone d’embarquement avec Lelia Tardin, superviseur d’escale à Orly pour la compagnie low-cost du groupe Air France-KLM.
« Postulez, croyez en vous, n’hésitez pas », lance la jeune femme aux collégiennes qui l’interrogeant sur le cursus qu’elle a suivi.

Une place à bord du cockpit
À peine le temps de se remettre de leurs émotions que les jeunes filles embarquent dans un bus pour un trajet au plus près des pistes, direction le hangar de maintenance.
Guidées par Charlotte Hubert, responsable support production pour IGO Solutions (une autre entreprise sous-traitante de Transavia), les collégiennes voient au plus près, un avion Boeing de la compagnie ainsi qu’un de ses deux moteurs, extrait de l’appareil pour y mener des réparations.
Enfin, clou de la visite, les jeunes filles ont chacune pu prendre place à l’intérieur du cockpit avec en prime les explications détaillées de Catherine Sonnette, pilote chez Transavia.
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« Montrer que c’est possible d’être épanouie dans ce métier »
Ne dissimulant pas leur enthousiasme de se retrouver en pareille place, les collégiennes ont posé de nombreuses questions.
« Si on est appliqué, on y arrive, il ne faut pas s’autocensurer. C’est comme quand on apprend à conduire en auto-école », répond la pilote lui demandant comment elle parvient à diriger un avion et à retenir les fonctionnalités qu’il y a derrière chacun des nombreux boutons du poste de pilotage.
« Je suis toujours heureuse de transmettre, de montrer à ces jeunes filles que c’est tout à fait possible de devenir une pilote épanouie », confie Catherine Sonnette, habituée aux questions sur son métier.

« Ça donne envie de faire pareil qu’elles »
« Avant chaque vol, je vais volontairement me présenter physiquement devant les passagers en me disant que peut-être ça pourra inspirer une jeune fille », complète-t-elle.
Commandante de bord depuis deux ans, après avoir été officier pilote de ligne (copilote) pendant plus de vingt ans, Catherine Sonnette regrette de voir que la proportion de femmes dans sa profession n’augmente pas.
« Voir toutes ces femmes exercer leur métier avec autant d’assurance, ça donne envie de faire pareil qu’elles », assurent Cirine, Massira et Diane, dans un large sourire.
« Quand on en parle en classe, on ne voit pas la réalité des métiers, là, c’est beaucoup plus concret. Ça montre qu’on peut, nous aussi, accéder à ces métiers », ajoutent-elles.
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Les six collégiennes seront invitées au Salon du Bourget
Pour Jean-François Lannon, conseiller principal d’éducation du collège Léopold Sédar Senghor, ce concours « ouvre le champ des possibles » pour les jeunes élèves et mobilisera plusieurs de leurs compétences dans les prochaines semaines.
Comme les 14 autres équipes de collégiennes et de lycéennes engagées dans le concours, les jeunes élèves essonniennes et leurs camarades vont désormais devoir plancher sur la création d’un slogan et d’une vidéo restituant cette journée d’échanges et de partage avec leurs marraines.
Les quinze équipes participantes seront ensuite invitées au Salon du Bourget en juin prochain où aura lieu la cérémonie de remise des prix.