
Pour rentrer de boîte de nuit ou d’un dîner festif entre amis, d’un bar ou d’une soirée dansante dans une salle des fêtes : le maître-mot est d’anticiper. Pas d’alcool au volant (ou au guidon !) afin d’éviter un drame.
Les solutions sont diverses : désigner avant la fête le fameux Sam qui ne boit pas ; prendre les transports en commun (si vous rentrez au petit matin !) ; dormir sur place ; ou encore appeler un VTC ou un taxi. Cette dernière solution a le grand avantage de permettre l’improvisation. Un coup de fil, et en quelques minutes, une voiture débarque pour vous emmener d’un point A à un point B, en toute sécurité.
Depuis huit ans, Denis est chauffeur indépendant au sein de Cherbourg-Octeville Taxi, qui en regroupe une vingtaine. La majorité seront sur le pont cette nuit et jusqu’à l’aube. « J’ai cette chance : quand je me lève le matin, que je m’installe au volant, je n’ai pas l’impression d’aller travailler, confie Denis en véritable passionné. Je vais travailler en cette nuit du Jour de l’an. Ça ne me gêne pas, j’ai l’habitude, j’ai bossé 25 ans dans la restauration ! »
« On fait constamment le grand écart »
Pour décrire son métier, notre chauffeur a le sens de la métaphore : « Comme au théâtre : les trois coups, c’est l’appel qui va nous embarquer dans une nouvelle course ; quand le rideau s’ouvre, c’est pour nous la portière qui s’ouvre, et The show must go on ! On peut très bien nous demander un transport à cinq minutes de là… comme à Bordeaux ! Cela m’est récemment arrivé d’aller chercher un client en panne. »
J’aime ce côté imprévisible, mais aussi le relationnel avec les clients. Il y a deux jours, j’ai transporté Freddie Mercury ! Le gars revenait de l’anniversaire d’un ami, il était déguisé, c’était marrant. On est les schizophrènes du bitume, on fait constamment le grand écart : l’appel suivant aurait pu être pour aller à la chambre mortuaire, et c’est d’un coup beaucoup moins drôle…
Un surcroît d’activité est prévu, comme d’habitude, pour ce Jour de l’an. « Pour moi, cela ne change pas grand-chose, même si l’atmosphère est plus festive, conclut Denis. C’est bon enfant, même si ça peut se dégrader au fil des heures. Avec l’expérience, on essaye d’anticiper les soucis. Et si l’on passe chez des amis, on se fait la bise pour les bons vœux. » Mais notre taxi n’acceptera pas de coupe de champagne, préférant rester dans sa bulle pour assurer sa mission essentielle.