
Le président du tribunal de commerce de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), Gilles Henrio, a brossé un panorama complet de l’économie costarmoricaine à l’occasion de la traditionnelle audience solennelle de début d’année.
L’année 2022 confirme la dynamique amorcée l’année précédente. Quelque14 000 entreprises du département ont bénéficié du fonds de solidarité pour un montant de 248 M€ et 4460 entreprises ont bénéficié d’un prêt garanti par l’État pour un montant de 589 M€, sans que la Banque de France ne constate à ce jour des difficultés à rembourser cet emprunt.
Un taux de chômage à 6,4%
« Le département a fait preuve d’une vraie résilience qui se traduit dans les chiffres, aidée notamment par l’industrie agroalimentaire« , souligne Gilles Henrio : le chiffre d’affaires déclaré des entreprises progresse de 9%, les investissements de 3,8% et le chômage est de 6,4% (près de 3% pour Lamballe et Loudéac), soit proche du plein emploi.
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Le nombre de procédures judiciaires (liquidations, redressements…) est en recul de 13% par rapport à 2019 (année de référence avant Covid) et 71 emplois ont été maintenus grâce à la mise en place de plan de cession. L’activité a été soutenue avec pas moins de 3211 contentieux.
En parallèle, les rendez-vous de prévention n’ont pas cessé de croitre (197 en 2022 pour 159 en 2019) et les procédures amiables (18 mandats Adhoc et 5 conciliations) ont connu un succès auprès des dirigeants qui souhaitaient se faire expliquer les outils du droit permettant d’appréhender une complexité.
Gilles Henrio souligne « les échanges réguliers avec les organisations professionnelles telles que le Medef, la Capeb, La fédération du bâtiment, la chambre des métiers, et l’Umih » ou encore Saint Brieuc entreprises, Bretagne Entreprendre, ainsi que les collectivités locales. « Plus que jamais, le Tribunal de commerce considère les maires comme les premières oreilles de la difficulté de leurs administrés. » Il relève également le rôle de l’association Apesa (aide psychologique aux entrepreneurs en souffrance aigüe) afin d’accompagner les dirigeants.
3663 nouvelles entreprises
Avec 3663 entreprises immatriculées (+26%) et 1472 entreprises radiées, le solde est positif mais « la mise de départ notamment pour financer le fond de roulement est insuffisante », note encore Gilles Henrio, « plus de 70% des créations se font avec un capital inférieur à 10 000 €. Ces entreprises ont peu de chance de résister aux fluctuations de leur marché », ce qui nécessite une vigilance accrue.
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D’autant que « la bonne santé actuelle du département ne doit pas gommer les interrogations des chefs d’entreprise qui doivent faire face à l’augmentation du coût de production en plus de l’exigence de leurs clients. Ce n’est pas l’absence de commande qui inquiète dans l’immédiat, c’est la baisse des trésoreries », sur fond de crise de l’énergie et de vague inflationniste qui « inquiète l’industrie et plus précisément les entreprises agro-alimentaires et les métiers de bouche ».
Une équipe renforcée
Deux nouveaux juges font leur entrée : Pierre Hiblot, dirigeant de l’entreprise de couverture Quémard à Quessoy, et André Le Bars, ancien cadre-dirigeant de Cegelec et transfuge du tribunal de commerce d’Angers ou il a officié pendant 8 ans.

Valérie Le Breton, Bernard Robin et Jean Marc Gicquel ont été réélus. Morgane le Meur et Olivier Jagorel cèdent leur siège et Elsa Legoux prend la présidence d’une chambre de contentieux. Enfin, Henri Noel Maillet réintègre l’équipe.