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Cour d’assises de la Gironde : un radiologue jugé pour des viols sur des patientes

Le radiologue de 71 ans, retraité et désormais radié de l’Ordre des médecins, est jugé pour viols et agressions sexuelles par une personne abusant de l’autorité que lui confère…

Le radiologue de 71 ans, retraité et désormais radié de l’Ordre des médecins, est jugé pour viols et agressions sexuelles par une personne abusant de l’autorité que lui confère sa fonction. Cinq patientes, la fille d’une ancienne compagne et deux anciennes salariées de ses cabinets à Langon et Béguey (Gironde), l’accusent en effet d’attitudes contraires à la déontologie.

« Rien ne justifie des pénétrations digito-anales et les caresses au niveau vulvo-clitoridien ne font pas partie des pratiques médicales de quelque spécialité que ce soit »

« Une intention sexuelle »

Ses salariées dénoncent une ambiance de travail sexualisée, des gestes et un comportement déplacés. L’une d’elles aurait servi pour tester une nouvelle sonde. Les patientes restent quant à elles marquées par des palpations, massages et exercices de kinésithérapie très particuliers, des caresses sur la sphère génitale voire des intromissions digitales lors d’échographies abdomino-pelviennes et endo-vaginales ou des mouvements de va-et-vient avec la sonde, au prétexte de stimuler les ovaires.

Une expertise ordonnée durant l’instruction sur la base des plaintes relève que « les pratiques dénoncées ne reposent sur aucune justification médicale ou physiopathologique. Les positionnements que l’accusé faisait adopter à ses patientes n’ont rien à voir avec une échographique digne de ce nom et ne sont justifiés par aucun argument ou aucune motivation médicale. Rien ne justifie des pénétrations digitales et les caresses au niveau vulvo-clitoridien ne font pas partie des pratiques médicales de quelque spécialité que ce soit ». Dès lors, pour l’accusation, « les actes dénoncés procèdent nécessairement d’une intention sexuelle ».

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« Des gestes mal interprétés »

L’affaire arrive devant la cour d’assises de la Gironde suite à une plainte déposée en 2016 qui a débouché sur la mise en examen de Bassam El Absi. Un article de presse de « Sud Ouest » et la libération de la parole consécutive à la vague #MeToo feront remonter à la surface d’autres témoignages, enterrés par peur de perdre un emploi ou de ne pas être crue face à une sommité.

« Il ne comprend pas ces accusations et n’a pas d’autre explication que des gestes qui n’avaient rien de sexuel qui ont été mal interprétés par ces patientes, dont certaines sont revenues plusieurs fois au cabinet »

« C’est un dossier qui a été gonflé artificiellement », déplore MPierre Sirgue, l’avocat du radiologue. « Sur des centaines de milliers d’actes d’imagerie de ce professionnel reconnu et respectable, on est allé chercher huit personnes qui se plaignent. Mon client conteste tous ces faits. Il n’a pas fait d’écart avec la pratique médicale. Il ne comprend pas ces accusations et n’a pas d’autre explication que des gestes qui n’avaient rien de sexuel qui ont été mal interprétés par ces patientes, dont certaines sont revenues plusieurs fois au cabinet. »

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« Paternaliste et tactile »

« C’est impossible et peu crédible au vu de l’exiguïté des lieux et de l’enchaînement des examens, poursuit l’avocat. Au cabinet, il était certes très paternaliste et tactile, ce qui est incongru aujourd’hui, mais nous n’excluons pas une action concertée des secrétaires. Car son succès gagné à force de travail a entraîné des rancœurs et jalousies. »

« Nous avons hâte de savoir si l’accusé acceptera enfin de fournir des explications à ses nombreuses victimes en cessant de nier l’évidence », espère MEmmanuelle Décima, autre avocate du dossier.

Le procès prévu jusqu’au 27 février, pourrait se tenir à huis clos à la demande de parties civiles. MSylvie Reulet espère qu’il n’en sera rien. « Après le huis clos médical, il ne faut pas juger en catimini. Les victimes n’ont rien oublié. Il faut que leur parole soit écoutée et entendue sur la place publique ».

« Omerta confraternelle »

L’Ordre des médecins a-t-il négligé de précédentes alertes ? C’est l’avis de Bernard Coadou, praticien retraité du collectif LaSantéUnDroitPourTous qui dénonce depuis plusieurs années « l’omerta confraternelle » dans la gestion de plaintes à caractère sexuel visant des médecins. Dans ce cas précis, dès 2002, trois autres femmes avaient signalé des agissements de même nature qui étaient restés sans suite ou s’étaient soldés par une relaxe. Après la plainte de 2016, l’Ordre s’est appuyé sur ces témoignages exhumés pour agir disciplinairement et radier le radiologue retraité en 2019, sanction confirmée en appel en 2021. « Il n’a pas fait un seul jour de prison, il a bénéficié d’une impunité due à sa situation qui n’a que trop duré », note MSylvie Reulet, avocate d’une femme qui a déposé plainte en 2013.

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