
Les 25 et 26 janvier 2023 s’est tenu au palais de justice de Cahors, le procès de Maxime Mafioly, devant la cour d’assises du Lot. Âgé de 25 ans au moment des faits (aujourd’hui 28 ans), il est accusé d’avoir sauvagement violenté, violée et volée à Figeac, Mme Antoinette Latrémolière.
Rappel des faits reprochés à l’accusé
Les faits reprochés à l’accusé se sont déroulés dans la maison de la victime, âgée de 83 ans, alors qu’elle dormait dans sa maison, en plein Figeac.
Âgé de 25 ans au moment des faits (aujourd’hui 28 ans), Maxime Mafioly est accusé d’avoir sauvagement violenté puis violé Mme Antoinette Latrémolière, âgée de 83 ans. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
Les faits reprochés à Maxime Mafioly, dont il ne reconnaît qu’une partie, se sont déroulés à Figeac, le jeudi 17 septembre 2020, en pleine nuit, après 2 h. Selon les éléments rapportés à l’audience présidée par Mme Nelly Èmin, l’accusé se serait introduit au domicile de Mme Latrémolière en escaladant le mur de la maison afin d’atteindre le balcon du premier étage. Une trace ADN de Maxime Mafioly a été relevée sur la poignée extérieure de la porte-fenêtre, qui n’était pas fermée à clef. L’intrus aurait alors gagné le 2e étage où dormait Mme Latrémolière.
Sur le coup, elle croit que le plafond de sa chambre s’effondre
Réveillée en sursaut, pensant que le plafond de sa chambre lui tombait dessus, la victime s’est vite rendue à l’évidence. Des coups pleuvaient sur elle qui lui étaient infligés par un homme cagoulé. Cruellement tabassée sur son lit, elle parvient à se lever mais tombe aussitôt sur le plancher. Mme Latrémolière crie autant qu’elle peut, demandant à son agresseur cagoulé, ce qu’il lui veut, l’implorant de cesser de la frapper. Celui-ci la somme de se taire et d’exécuter ses ordres. « Ferme ta gueule ! » lui ordonne t-il. Il lui commande de se remettre sur le lit et d’écarter ses jambes et ses bras. Mme Latrémolière tétanisée par ce qui lui arrive, s’exécute, estimant selon ses dires aux enquêteurs « que dans le cas contraire, elle craignait de s’exposer à des souffrances pire encore ! ». L’homme cherche alors à la violer, sans y parvenir dans un premier temps. Il oblige alors Mme Latrémolière à s’allonger par terre, lui passant l’oreiller ensanglanté sous la tête. « C’est peut-être le seul geste d’humanité qu’il m’a accordé », confiera t-elle aux enquêteurs. Et l’individu qu’elle ne parvient toujours pas à identifier reprend ses affaires jusqu’à obtenir satisfaction. La victime se plaindra d’une scène extrêmement longue… Puis, Mme Latrémolière se voit extorquer sa carte bancaire en étant priée de divulguer le code secret sous peine d’un retour le lendemain avec menace de mort pour elle-même et sa famille. Dans un premier temps, elle donne un faux numéro, mais un peu plus tard se ravise et communique le bon numéro, de peur que son agresseur réitère ses violences et mette ses menaces à exécution.
Ligotée et bâillonnée
Puis Mme Latrémolière est ligotée à l’aide de ruban adhésif aux pieds et aux mains. Elle sera également bâillonnée au niveau de la bouche et du nez. Manquant s’étouffer, son agresseur opère quelques trous lui permettant de respirer. Puis, avant de partir, il lui recommande de ne pas bouger et surtout de ne pas appeler les gendarmes.
L’agresseur descend alors au niveau du garage, charge la voiture de Mme Latrémolière de tout ce qui l’intéresse : téléviseur, ordinateur, sac à main… déclenche l’ouverture automatique du portail et démarre… À quelques centaines de mètres du domicile de sa victime, il percute une barrière de la Ville de Figeac et la voiture accidentée se retrouve immobilisée.
Mme Latrémolière parvient tant bien que mal à se défaire des liens qui l’avaient immobilisée telle une momie et lorsqu’elle descend de sa chambre, à 5 h 45 du matin, les gendarmes sonnent à sa porte : la voilà enfin en sécurité.

Il nie le viol malgré les traces ADN
En retrouvant la voiture accidentée, les militaires de la brigade de Figeac se sont préoccupés de rechercher son propriétaire, ce qui les a conduits au domicile de Mme Latrémolière. Une enquête est ouverte sur le champ ! Et moins d’une semaine après, ils mettaient la main sur Maxime Mafioly, dont les traces ADN ont parlé pour lui…
Interpellé le 23 septembre à 10 h, Maxime Mafioly se dit étranger aux faits et accuse « un certain Jo ». Un peu plus tard, il admet avoir participé aux violences, mais nie tout viol… Or, là encore, les traces ADN ont matché avec Maxime Mafioly… Ce qui n’empêche pas l’accusé de s’enfermer dans le déni de toute implication dans le viol, encore ce mercredi à l’audience… dénonçant à nouveau un certain Jo, dont il n’avait pas reparlé et ne sachant pas où il est passé. En fin de journée, l’accusé s’est montré déterminé à ramener le « vrai coupable » devant la cour, en déclarant : « Laissez-moi, sortir, je le ramène et je vais le saigner ! »
L’hommage de la famille à Mme Antoinette Latrémolière

– « Mme la présidente, s’il vous plaît, puis-je utiliser mes notes pour donner mon témoignage et celui de la famille ? » demande Mme D. la belle-fille de la victime.
– « Oui, je vous en prie, allez-y Madame ! » répond Mme Émin, présidente de la cour.
Mme D. reprend son souffle et se lance dans l’évocation du souvenir de sa belle-mère dépeinte comme une femme gentille, serviable, devenue comme une mère pour elle, qui avait toujours une attention pour les autres. Mme D. abandonne ses notes, c’est son cœur qui parle. Elle précise : « elle était bien dans sa petite maison de Figeac ». Elle fait allusion à ce qui faisait son bonheur : une vie simple et tranquille.
« Elle avait son petit cercle d’amies, ses copines, qu’elle conduisait à Maurs, leur sortie hebdomadaire… et leur rendez-vous tous les samedis matin dans un bar de la ville de Figeac où elles se retrouvaient pour prendre un café… » Puis comme si elle s’en voulait, Mme D. précise qu’avec son mari (l’un des deux fils de la victime), ils ne venaient lui rendre visite que trois fois par an. Elle indique : « c’était à l’occasion des vacances durant l’été, pour son anniversaire le 11 septembre, puis, tantôt pour la Noël, tantôt pour le Jour de l’an ». On devine à travers ses mots, des rencontres chaleureuses, de vrais instants de bonheur, sans chichi.
« Elle avait toute sa vie à Figeac, dans sa maison avec son petit train-train, ses copines et sa voiture à laquelle elle tenait beaucoup car celle-ci symbolisait son indépendance » continue Mme D. Après le drame enduré, Mme Latrémolière n’a plus voulu retourner vivre dans sa maison figeacoise. Elle a cherché à se rapprocher de son son fils et de sa belle-fille résidant à Saint-Cyprien, sur les bords de la Méditerranée.
Dans un premier temps, de crainte de déranger, elle opte pour un petit logement proche de chez eux… Or, elle ne parvient pas à dormir, hantée par le moindre bruit la nuit… « Alors nous l’avons prise chez nous ! J’ai arrêté mon activité professionnelle pour m’occuper d’elle, jusqu’à son décès intervenu le 15 mai 2022 » précise encore Mme D.
Antoinette était entrée à l’école tardivement, vers l’âge de 9 ans. Elle obtint son certificat d’études à l’âge de 14 ans. Ce diplôme était une fierté pour elle, une sorte de sésame qui allait lui permettre de réaliser son rêve : être vendeuse aux Galeries Lafayette ! Objectif qu’elle parvint à atteindre après avoir enchaîné des petits boulots : employée de maisons, ramasseuse de tomates…
Mme D. termine : « lorsque nous sommes allés à sa rencontre, le lendemain de l’agression à l’hôpital de Figeac, elle avait le visage tuméfié, les mains noires, couleur coca… En regardant par la fenêtre et le ciel bleu, elle s’est écriée : « Je suis en vie ! » Elle a eu tellement peur de mourir seule qu’elle m’a fait promettre de rester à ses côtés quand viendrait son heure et de lui tenir la main ! Ce qui la tracassait aussi c’était d’imaginer qu’elle pouvait connaître la famille de ce jeune. Elle était tellement désolée de ce qui lui était arrivé ».
Son fils Pascal s’approche à son tour pour évoquer sa mère, mais les sanglots étranglent sa voix. Rien à dire, tout est dit ! A suivre… Cours d’assises du Lot (2) Condamné pour viol, il nie malgré les traces ADN et fait appel. Sur ActuLot.fr à partir de 8 h.