Par Guillaume Fournier Publié le Actu Voir mon actu Suivre
Depuis plusieurs semaines, le gouvernement le répète à l’envie : après un démarrage timide, la campagne vaccinale en France va s’accélérer. Si une augmentation des chiffres se fait ressentir pour les primo-injections depuis le début du mois de mars, l’allure générale reste modérée.
Pour y remédier l’exécutif vient d’annoncer la mise en place d’une nouvelle arme : les vaccinodromes. On fait le point.
100 vaccinodromes prévus en France
Déjà présent dans plusieurs pays, le vaccinodrome, aussi appelé « mégacentre », doit permettre 1 000 à 2 000 vaccinations par journée, là où les centres de vaccinations actuels arrivent à injecter entre 500 et 1 000 doses de vaccin contre le coronavirus par semaine.
L'objectif final est d'avoir une centaine de mégacentres sur tout le territoire, avec un ou deux par départements qui pourront utiliser un million de doses par semaine.
35 vaccinodromes seront déployés par trois opérateurs, l’armée, les pompiers et l’Assurance maladie. Pour le reste, c’est aux collectivités, avec le soutien de l’État, de mettre en place une stratégie de déploiement. Ils entreront progressivement en service à partir d’avril.
Le vaccidrive à l'étude
Pouvoir être vacciné au volant de sa voiture après avoir été convoqué et repartir 15 minutes plus tard, c'est l'option du vaccidrive, très utilisé aux États-Unis. En France, le ministère de la Santé "n'exclut pas cette possibilité" mais préfère concentrer la présence des professionnels de la santé sur les futurs vaccinodromes.
10 000 personnes vaccinées par semaine au Stade de France
Ces mégacentres seront très divers, il pourra s’agir d’un stade de football (comme le stade Vélodrome), un palais des congrès ou même un hangar, du moment que l’espace est suffisamment grand.
En effet, ces futurs centres devront être suffisamment importants pour pouvoir accueillir des centaines voire des milliers de personnes à vacciner en un jour.
A titre d’exemple, le stade de France va accueillir un vaccinodrome à partir du 6 avril. A pleine capacité, 10 000 personnes par semaine devraient sortir de l’enceinte sportive en ayant reçu une dose de vaccin.
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Arrivée massive de doses en avril
Ce nouveau déploiement, qui devrait donner pour de bon un coup de fouet à la campagne vaccinale, est rendu possible par l’arrivée en grande quantité de doses de vaccins en avril.
Véritable nerf de la guerre, la livraison de vaccins doit passer de 8,7 millions de doses prévues pour le mois de mars à 11,9 millions de doses en avril, selon les chiffres de la Direction Générale de la Santé (DGS).
Il s’agit principalement de doses du vaccin Pfizer, dont les conditions de transport et de stockage sont très strictes, le rendant difficilement déployable sur tout le territoire. Le vaccinodrome permettra de stocker les doses et les utiliser à grande échelle dans un laps de temps restreint.
Tenir les temps de passage
L’arrivée de ces nouveaux endroits de vaccination ne changent pour autant pas l’ordre de priorisation de la campagne vaccinale. Et pour cause, avec l’élargissement aux personnes de plus de 70 ans décidé par Emmanuel Macron, 18 millions de personnes seront éligibles pour recevoir le vaccin en France à partir du samedi 27 mars.
Lundi 22 mars au soir, 6 355 811 personnes avaient reçu une première injection et 2 480 321 les deux injections, selon les chiffres de la Direction Générale de la Santé. Des chiffres qui sont encore loin de l’objectif des 10 millions de vaccinés à la mi-avril, objectif réaffirmé par le chef de l’État.
Enfin, la mise en place progressive de ces nouveaux lieux doit servir de tremplin pour tenir une autre promesse présidentielle : avoir proposé à chaque adulte de France la vaccination contre le coronavirus à la fin de l’été.