Par Antoine Sillieres Publié le Actu Lyon Voir mon actu Suivre
La « troisième vague » de la pandémie de Covid-19 est celle des variants avait déclaré Jean Castex le 18 mars 2021. Dans le département du Rhône, le variant anglais est en effet devenu largement majoritaire, avec désormais près de 85% des cas positifs liés à cette souche mutante, selon les données fournies par Santé publique France ce dimanche 28 mars 2021.
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Plus contagieux, ce variant fait craindre un rajeunissement de la moyenne d’âge des malades. Alors que le taux d’incidence est désormais de 476 cas pour 100.000 habitants dans le Rhône, le virus circule ainsi très inégalement selon les catégories d’âge.
Il grimpe par exemple à 694 chez les 10-19 ans, contre 280 chez les 80-89 ans. « La hausse de l’incidence touche les moins de 75 ans », précise Santé publique France dans son bulletin régional hebdomadaire.
Léger rajeunissement
En Île-de-France l’âge médian des patients Covid-19 est passé de 65 ans sur les précédentes vagues à 63 ans en 2021, selon l’AP-HP. En région Auvergne-Rhône-Alpes, il est de 67,9 ans. Avec un moyenne orientée à la baisse. « Les patients admis pour cas grave en réanimation étaient âgés de 66 ans en moyenne (-1 an), lors du dernier point hebdomadaire de Santé Publique France. 61% des patients avaient plus de 65 ans à l’admission (-4 points). »
Selon Covid Tracker, les plus de 80 ans représentent 7,7% des patients en réanimation sur la région Auvergne-Rhône-Alpes, contre 12,3% le 30 octobre 2020, lors de la seconde vague. La tranche des 60-79 ans fournit le plus de patients en réanimation (71,7%). Et cela de manière plus marquée qu’il y a cinq mois (68,7%). Les 40-59 ans sont aussi proportionnellement plus présents en réa, fournissant 17% des effectifs aujourd’hui contre 14,3% fin octobre.

Pas de changement en revanche, chez les mois de 39 ans qui représentent toujours une part négligeable des patients en réanimation avec 1,4% pour les 20-39 ans et moins de 0,5% en dessous de 29 ans. C’est encore moins qu’il y a cinq mois. Ce léger rajeunissement de l’épidémie se limite donc aux plus âgés. En soins critiques d’ailleurs, il n’y a quasiment pas de personne de moins de 39 ans.
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Vaccination des vieux, dépistage des jeunes
L’âge ne constitue donc pas un facteur d’invulnérabilité face au Covid-19. Mais cette tendance au rajeunissement s’explique aussi par des facteurs sociaux, liées à la gestion de la crise sanitaire. Notamment l’orientation de la campagne vaccinale à l’attention des plus âgés.
En effet, si seulement 10,54% de la population rhodanienne a reçu une première injection, la couverture vaccinale monte à plus d’une personne sur deux chez les plus de 75 ans (52,6%). Contre seulement 2,7% chez les 18-49 ans. Une population qui, en l’absence de confinement strict continue de se contaminer, notamment au travail.
Dans le même temps les chiffres flambent dans les écoles. « Le taux de dépistage est en forte augmentation chez les plus jeunes, particulièrement chez les moins de 15 ans, à la faveur des campagnes de dépistage en milieu scolaire », explique Santé publique France.
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Le profil des patients en réanimation
Alors que les admissions en réanimation repartent légèrement à la hausse dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, elles concernent toujours plus les hommes, 2,4 fois plus nombreux que les femmes dans les données de la semaine passée.
« 88% des patients admis présentent une comorbidité (-1 point), avec l’obésité, l’hypertension artérielle et le diabète constituant les pathologies les plus fréquemment observées chez les personnes présentant un cas grave de COVID-19 », ajoute Santé publique France. Ce qui veut aussi dire que 12% n’en présentent pas.
Enfin, les plus de 75 ans représentent 82% des décès contre 13% pour les 65-74 ans représentent et 5% pour les 45-64 ans.