
Habitants recherchent désespérément boulanger. C’est par cette phrase que l’on peut résumer le but du rassemblement qui s’est tenu, samedi 11 février 2023, devant le 41 rue Victor-Basch, à Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne).
Deux associations de riverains du quartier Bas des Coteaux veulent revoir une boulangerie s’y installer, depuis que la dernière qui a fermé en 2019.
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Une cinquantaine d’habitants
« Depuis 47 ans, j’ai toujours connu une boulangerie dans cette rue », regrette Frédéric Lamprecht, ancien président de l’Association des Nogentais (AdN) et membre de l’opposition au conseil municipal de la commune. Avec l’association la Sauvegarde de l’Environnement de Polangis et du quai de la Marne (ASEP), ils étaient une cinquantaine d’habitants, dont des familles, pour manifester leur attachement à l’installation d’un commerce de proximité.
Mais plusieurs problèmes s’opposent à cette reprise. D’abord la taille du local. Repris par un promoteur, l’ensemble des bâtiments comprend 40 m² côté rue, avec autant de surface dans un sous-sol, et 120 m² côté cour, qui servaient initialement d’atelier pour réaliser des pâtisseries.
Une surface réduite
« Le promoteur souhaite faire des 120 m² des logements et ajouter un étage », explique Maria Teresa Bernard, membre de l’AdN, qui suit le dossier de près. « Il ne resterait que 80 m² pour le commerce, mais la surface au sous-sol ne pourrait pas être exploitée, il faudrait rajouter 30 centimètres de hauteur au plafond », décrit-elle.
« Il y a bien des boulangeries à Paris qui ont des surfaces plus petites que ça avec des fours adaptés, mais il faut que le sous-sol soit réhabilité », ajoute Frédéric Lamprecht. Ce que le promoteur semble refuser.
Ce dernier souhaite vendre en l’état la partie local commercial, qui nécessiterait des travaux. « Nous avions trouvé un boulanger qui était intéressé, mais il voulait d’abord payer un an de loyer avant d’acheter les murs », souffle Frédéric Lamprecht.
Des études de flux peu concluantes
La mairie aussi se mobilise pour trouver un boulanger. « Nous avons déjà rencontré une dizaine de candidats, mais aucun n’a concrétisé« , explique-t-on au cabinet du maire, invoquant la crise énergétique actuelle, mais également des études sur les flux de clients peu concluantes. « Beaucoup de personnes se rendant au travail par le RER C rencontrent sur leur chemin trois boulangeries, ce qui rend le projet non viable pour l’instant. »
« Nous sommes très attachés à maintenir un commerce de proximité, assure la mairie, en priorité une boulangerie ou un autre commerce alimentaire. »
Un engagement salué par Frédéric Lamprecht, qui voit dans l’implantation d’une nouvelle boulangerie un projet apolitique et trans-partisan.