Home En bref De Nancy à Marseille, Amy plaque tout pour devenir humoriste
En bref

De Nancy à Marseille, Amy plaque tout pour devenir humoriste

Amy London, humoriste à Marseille.
Si tout commence à Nancy pour Amy London, c’est bien Marseille qui est aujourd’hui « sa maison, la ville où je peux accomplir mon destin ». (©Jérémy Attali / Actu Marseille)

L’histoire d’Amy London est celle d’une femme-artiste dont les talents sont d’abord étouffés à Nancy, sa ville natale et qui devient enfin elle-même une fois débarquée à Marseille. 

Elle le raconte sur scène avec humour et dérision : elle a 36 ans, un enfant et découvre il y a deux ans que son mari la trompe. Elle file donc à Marseille, pour un homme… avec qui l’histoire ne dure pas. Le cadre est posé. 

À lire aussi

  • Près de Toulouse : l’avocate devenue humoriste, Caroline Vigneaux, sur la scène d’Altigone

Une vie étriquée à Nancy 

Amy se voyait bien « faire du théâtre, de la comédie ou dessiner des vêtements », se souvient-elle. Mais la faute à une éducation à la dure, il n’en sera rien. Même quand elle décrochera une place en école d’art, un véto viendra de ses parents, qui estiment qu’elle doit faire « un métier de fille ». 

Elle n’ose pas se rebeller. A cause d’un manque de confiance en soi et à ce qu’on lui imprime dans le cerveau depuis des années. Si elle sourit en se rappelant qu’elle était « la petite grosse rigolote » au collège, elle est consciente d’être passée à côté de son adolescence, écrasée par des souffrances « psychologiques comme physiques ». 

Maudite en amour 

Pas mieux en amour. Un premier mariage pas désiré, un second compliqué qui, si il démarrera « plutôt bien », tournera assez vite au désastre. Victime d’adultère donc, elle élève seule son enfant, fruit de cette « relation toxique ». Si elle est reconnue dans son métier de professeur d’anglais, la vie qu’elle mène ne ressemble en rien à ce qu’elle espérait. 

Marseille l’inattendue

Comme dans tout bon scénario, un rebondissement va (enfin ?) se produire. Alors que le pays est confiné, Amy traîne sur une application de rencontre et a un coup de cœur pour « un producteur, un peu artiste », raconte-t-elle. Elle pense qu’il vit à Paris, mais se trompe.  

Il s’agit de Marseille. S’il n’y aura pas forcément de coup de foudre avec le garçon, avec la ville, ce sera une évidence. Venue pour lui, elle reste pour la cité phocéenne

« J’arrive toute fragile. Je me revois manger mes sandwichs seule sur le Vieux-Port, en me demandant ce que je fais là. Je passe d’une vie avec mes parents puis à deux mariages à une vie seule avec mon enfant de 3 ans ».

« Je ne m’imaginais pas monter sur scène »

« Je fais ma rentrée comme prof d’anglais et peu à peu, je m’adapte à la ville. Je trouve l’accent des élèves rigolo, tout est trop mignon ! Je repars à zéro de tout ».

Un jour, en tapant « cours de stand-up » sur internet, elle tombe sur le théâtre de l’Art-Dû et une journée portes ouvertes. « Moi qui, de base, m’excuse d’exister, je ne m’imagine pas encore monter sur scène ». Boudu, son prof de stand-up, croit en elle et devient son premier repère à Marseille. C’est là que tout commence. « Je n’oublierai pas d’où je viens », se souvient-elle.

À lire aussi

  • Ce phénomène francophone de l’humour sera bientôt en spectacle dans l’Aude

Premiers rires dans la salle 

Elle finira par se lancer, à la fin d’un cours. « Enchantée, cela fait un mois que je suis à Marseille », confie-t-elle. « De base, j’étais mariée, mais mon mari m’a trompé. Je suis ensuite tombée amoureuse d’un mec qui vit ici, mais je ne suis déjà plus avec lui. Du coup, je suis seule avec mon gosse ». Rires francs dans la salle de la part des autres élèves.

Amy ne le sait pas encore, mais elle vient de créer sa marque de fabrique : la dérision sur ses galères de vie, sans fard aucun. Le reste sera naturel, avec un premier passage au Comedy Club du Vieux-Port où elle veut « tout donner ».

Le soir où tout s’accélère 

Un soir, le directeur des lieux est présent et la trouve « grave marrante », avec des sujets « différents des autres ». Il l’invite à jouer au Château de la Buzine, elle qui « n’a fait qu’une dizaine de scènes dans l’année ! »

Visualiser le contenu sur Instagram

De rencontres en passages sur scène, le public adhère et le bouche-à-oreille fonctionne. Elle se fait son petit nom dans la ville et ailleurs et ses progrès sont visibles. Son confident, l’artiste Baba Rudy, la pousse également à s’assumer et croire en elle. 

De la meuf divorcée à la brune solaire 

La magie opère. « Tout ça me donne le droit de croire en moi. De me rendre compte que je ne suis pas une mère seule et dépressive. La fille que je suis réellement est drôle et solaire ». 

Un peu grâce à la cité phocéenne ? « Avec le recul, Marseille n’est pas ma renaissance mais ma naissance. C’est pour moi le début de tout, l’endroit où je peux accomplir mon destin. Ici, on ne m’aime pas pour mon histoire difficile, mais pour qui je suis. A Marseille, je ne suis pas la meuf divorcée ou la maman : je suis moi. »

« J’aime beaucoup observer les gens à Marseille, j’ai l’impression d’être dans un film. Les gens se foutent de tout, ça me fascine et m’agace à la fois. C’est la ville où tout est possible, jamais je n’aurais fait ça ailleurs qu’ici. »

L’histoire de sa vie contée à son fils 

Si tout va assez vite, Amy London garde la tête froide. Elle qui boue de l’intérieur depuis toujours : « Après un an de stand-up, je ne me sens pas arrivée et je sais qu’il y a beaucoup de travail ». Le travail, justement : la jeune femme est toujours professeur d’anglais au lycée et ses semaines de plus en plus chargées. L’heure de bientôt faire un choix, sans doute. 

En attendant, le tourbillon continue. Demandée à Nice, Amy va jouer au mois d’avril un 30 minutes : l’histoire de sa vie racontée tel un conte à son fils. A coup sûr, il y aura de quoi dire. Et rire. Tout ça ne fait que commencer. 

Related Articles

En bref

Les choses simples, au cinéma de Guingamp : les gagnants

Les choses simples, au cinéma de Guingamp. ©DR Voici les gagnants pour...

En bref

Elus en Loire-Atlantique, ils lancent un mouvement pour unir la droite et le centre

Les deux coprésidents de l’association qui porte le mouvement : Charlotte Luquiau,...

En bref

Landes. Il est flashé à 179 km/h sur une route départementale

Le conducteur a été flashé à 179 km/h (vitesse retenue 170 km/h)....

En bref

Badminton : Lenny Hubert (Fougères) en équipe de France

Lenny Hubert (BCP Fougères). ©Photo DR Après une saison 2022 terminée en...