« Les villes de notre taille souffrent d’un véritable abandon de l’Etat. » Dans une lettre écrite à l’attention des « pouvoirs publics », support à une pétition envoyée sur plateforme spécialisée, le maire d’Espira-de-l’Agly exprime son ras-le-bol face une poignée de mineurs qui font régner la terreur dans son village de 3.489 habitants, situé dans la métropole de Perpignan, dans les Pyrénées-Orientales.
« Espira-de-l’Agly fait face à une montée des incivilités et des trafics de drogue. Depuis plusieurs mois ces trafics et les actes de violences ont augmenté dans le centre bourg, explique Philippe Fourcade (SE), le maire. Les compétences du maire se limitant au maintien de la tranquillité publique, le dépôt de plainte devient le seul recours d’action possible. C’est pourquoi durant le seul mois de décembre 2022, cinq plaintes ont été déposées à l’encontre du même groupe de jeunes par l’adjoint à la sécurité. Ces incivilités ont un coût pour la collectivité en 2022 de près de 10.000 euros de réparations. »
« Ils savent très bien qu’ils ne risquent pas grand-chose »
Des plaintes restées sans suite : « Etant mineurs, ils savent très bien qu’ils ne risquent pas grand-chose et continuent, sans scrupule, leurs méfaits après leur passage devant la justice, souligne l’édile. La ville ne peut pas, et ne doit pas se substituer aux missions de l’Etat en matière de sécurité publique. Notre police municipale ne peut pas suppléer cette compétence régalienne. »
Soupçons de trafic de cannabis, bruit incessant la nuit, dégradations en tout genre… La liste des incivilités est longue. Alertés et convoqués, les parents, pour la plupart très bien insérés dans le village, seraient dépassés par l’attitude de leurs enfants. « Comprenez qu’il s’agit avant tout d’un appel citoyen pour faire entendre la voix de notre commune auprès de l’État pour que la situation change dans notre ville, en espérant qu’aucun des administrés ne passe à l’acte et se fasse justice lui-même, poussé à bout », prévient la municipalité dans son courrier.