
Une situation exceptionnelle… mais qui perdure. Fin janvier 2023, des mouettes ont été frappées par la grippe aviaire en Seine-Maritime.
Des cadavres de mouettes retrouvés
Le 24 janvier 2023, deux mouettes rieuses ont été retrouvées mortes au Havre, probablement après avoir contracté l’influenza aviaire. Le 29 janvier, plusieurs cadavres ont été retrouvés à Duclair et à Saint-Aubin-sur-Mer.
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Une situation à risque, compte tenu de la grande contagiosité de ce virus, qui a poussé la préfecture de Seine-Maritime à instaurer, le 14 février 2023, « une zone de contrôle temporaire (ZCT) aux communes s’étendant à 20 km autour du lieu de découverte des oiseaux infectés ». Concrètement, il s’agit d’éviter, pour le public, de fréquenter ces zones et ce, pour une durée minimale de 21 jours.
Un fou de Bassan également contaminé
Ce n’est pas la première fois que la préfecture déclenche cette procédure en réponse à des morts d’oiseaux marins dus à la grippe aviaire. Ce (triste) phénomène a commencé en août 2022 avec le cas d’un fou de Bassan retrouvé mort à Octeville-sur-Mer.
Ce qu’explique à 76actu, le Groupement de défense contre les maladies des animaux (GDMA) :
Globalement, c’est une situation que l’on observe sur tout le littoral européen. Ca n’a pas cessé depuis le mois d’août [avec plusieurs cadavres retrouvés et le déclenchement de plusieurs épisodes de ZTC, Ndlr]
Une situation qui ne semble pas prête d’être endiguée.
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« Une hécatombe »
Véhiculée généralement par la faune sauvage, l’influenza aviaire, de son nom scientifique, sévit dans les élevages de volailles et donc dans les colonies d’oiseaux sauvages.
Là où dernièrement, la maladie inquiète plus, c’est qu’elle touche davantage les animaux marins tels que les mouettes et les goélands, détaille Richard Grège, de la LPO (Ligue de protection des oiseaux) de Normandie auprès de 76actu:
C’est la première fois où on nous signale une telle hécatombe chez les oiseaux marins.
Des propos corroborés par le GDMA : « Cette fois-ci, des oiseaux aquatiques nicheurs sont atteints (…) Nous sommes clairement sur une maladie endémique. » Autrement dit, elle s’installe de façon durable.
La grippe aviaire, c’est quoi ?
Il s’agit d’une infection virale et très contagieuse qui touche à la fois les oiseaux domestiques et sauvages. IIl existe plusieurs souches (H5, H7 et H9). Sous sa forme hautement pathogène, « la maladie se propage très rapidement chez les oiseaux et peut entraîner des conséquences importantes tant dans les élevages que pour la faune sauvage. Elle peut provoquer une mortalité très élevée chez certaines espèces », note l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire).
Quelle pourrait en être la cause ?
Difficile de tirer des conclusions sur les raisons de la propagation de ce virus aux mouettes et aux goélands. Serait-ce lié au flux migratoire ? A priori, non. À la période de reproduction ? Là, non plus cela ne semble pas être le cas.
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Lorsqu’un oiseau mort est retrouvé, il est récupéré par l’Office français de la biodiversité qui tente, avec l’aide d’experts, de déterminer de quelle souche de la grippe aviaire il s’agit. « On a du mal à comprendre le mode de contaminations, cela semble assez diffus », soupire Richard Grège.
En région parisienne, de nombreux cas d’influenza aviaire ont été détectés sur des mouettes comme l’explique Actu Essonne alors que ces volatiles ne se trouvent pas à proximité du littoral. « Un signe » pour le GDMA que la maladie s’installe, une fois de plus, dans le temps.
Peut-elle se transmettre à l’homme ?
Si l’influenza aviaire touche principalement les animaux, il peut se transmettre, rarement et dans certains cas, à l’être humain. C’est surtout certains sous-types comme le virus H5N1 qui est pathogène pour l’homme.
Pas de quoi s’alarmer pour autant d’après l’Institut Pasteur : « Dans tous les cas humains avérés de grippe aviaire, les personnes étaient en contact direct avec des volailles infectées et les très rares cas de transmission entre humains du virus H5N1 sont restés épisodiques. »