
Ils sont une trentaine devant la cathédrale de Rouen, samedi 18 février 2023, avec des pancartes aux couleurs jaunes et bleues de l’Ukraine. « Aucun bateau avec un pavillon russe ne doit venir à l’Armada de Rouen, martèle Olena Kovalenko, une réfugiée ukrainienne de Kharkiv, également présidente de l’association Ukraine-Normandie Association (UNA). Les tanks qui détruisent nos villes en Ukraine portent aussi ce pavillon. »
« Pas de Shtandart à l’Armada »
Les manifestants, dont la majorité sont des Ukrainiens, demandent aux organisateurs de l’Armada d’annuler la venue du Shtandart, une frégate russe dont le capitaine est Vladimir Martus.
En effet, la réplique du navire amiral du tsar Pierre Le Grand a été privée d’escale dans de nombreuses villes du vieux Continent depuis avril 2022, lorsque le conseil de l’Union européenne a interdit à tout navire immatriculé sous pavillon russe d’entrer dans les ports de l’UE.
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Bernard Grua, porte-parole du collectif #NoShtandartInEurope, est vent debout contre ce bateau : « La loi doit être la même pour tous, il n’y aucune raison que les organisateurs de l’Armada décident de violer la loi au profit d’un navire russe. Car la Russie est reconnue par les pays européens comme un état sponsor du terrorisme et depuis le 28 novembre 2022, ces dirigeants de l’Armada encourent des sanctions pénales. Nous n’avons qu’un seul message : Pas de Shtandart à l’Armada. »
Après être restés 30 minutes devant la cathédrale de Rouen, les manifestants sont partis en cortège devant le siège de l’Armada, quai Émile-Duchemin.
« Pour l’instant, il n’y a pas de contrordre »
Dans notre article du 10 janvier 2023, Philippe Chastres de l’Armada expliquait que « les autorités françaises ont estimé qu’il y avait une exception. Le navire est autorisé à venir par la préfecture maritime. Pour l’instant, il n’y a pas de contrordre et on ne se préoccupe pas des polémiques, se rassure Philippe Chastres, le vice-président de l’Armada 2023. Dès le début de la guerre, et avant toute décision européenne, on avait décidé de ne pas inviter les bateaux russes. Mais le Shtandart est un navire du patrimoine maritime, pas de guerre ou marchand. »
Et de poursuivre : « Et puis le capitaine Vladimir Martus a fait sécession. Les Russes ne rigolent pas avec ça. D’ailleurs, à chaque Armada, l’état russe cherchait à faire saisir le Kruzenstern via un cabinet d’avocat suisse. »
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Dans ce même article, le capitaine Vladimir Martus indiquait également qu’aucun drapeau ne sera hissé sur le navire tant qu’il sera au port.