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Deux ans de prison avec sursis après avoir tué un piéton près de Vernon

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Vendredi 1er janvier 2021, un homme de 37 ans est mort après avoir été fauché par une voiture. L’auteur du délit est passé devant le tribunal. (©Photo d’illustration, Pixabay)

Antony, 37 ans, tentait de rejoindre sa famille, à Gaillon, dans l’Eure. Il est mort près de Saint-Pierre-d’Autils le soir de la Saint-Sylvestre, le 1er janvier 2021.

La procédure contre le conducteur en cause avait abouti à un homicide involontaire avec délit de fuite.

En effet, ce dernier point de la prévention avait été retenu pour aggraver ces faits déjà graves contre ce jeune Turc actuellement âgé de 25 ans.

Samet K. est domicilié à Vernon. Il vient de comparaître pour répondre – par l’intermédiaire d’une interprète – de la mort presque instantanée du piéton fauché par le Renault Trafic circulant dans le même sens.

Le piéton tué le soir de la Saint-Sylvestre

Il y avait un peu de brouillard et, dans cette ligne droite, par visibilité estimée à dix mètres, le véhicule roulait à 70/80 km/h lorsque le piéton fut percuté par le rétroviseur droit et projeté sur le capot, brisant le pare-brise avant de retomber disloqué (19 fractures et la rate éclatée) sur la chaussée, tandis que le véhicule continuait sa route.

Il s’avéra que l’homme décédé dans une flaque de boue et de sang, venait de Saint-Marcel avec une forte alcoolémie et une consommation de cannabis.

Le responsable du choc était retourné dans sa famille (oncle et tante) et croyait, disait-il, avoir heurté un sanglier.

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Puis, ses deux parents proches avaient déclaré avoir découvert le corps en raccompagnant leur fille.

Ils avaient, d’abord, décidé de couvrir leur neveu et confirmé qu’il n’avait renversé personne, puis attendu la matinée du lendemain pour laisser le coupable se déclarer à la gendarmerie.

Évidemment, toute vérification d’alcoolémie était inutile, alors qu’il était revenu d’un réveillon avec des copains d’Évreux.

La hauteur du rétroviseur

Le procureur, Marc Nouvion, rappelle que l’accident s’est produit « sous couvre-feu ordonné pour la Covid » et que le prévenu roulait trop vite.

« Parce qu’il n’y avait personne sur la route… », avait précisé le prévenu. On lui rappelle que son véhicule n’était pas équipé de phares antibrouillard, à l’avant et que, vitre brisée côté droit, il a continué à rouler sur six kilomètres sans se préoccuper… du « sanglier ».

« D’un mètre trente de haut ! », intervient l’avocate des parties civiles, démontrant que le conducteur roulant « pleins feux » n’a pas pu confondre.

Mieux : un camion des sapeurs-pompiers qui passait un peu avant le drame a permis un témoignage : le piéton était « normal et éclairé » (avec son portable) sinon pourquoi n’aurait-il pas été percuté ? Selon ses occupants qui n’ont pas jugé bon d’intervenir.

Me Karine Alexandre plaide pour huit des membres de la famille d’Antony Castel qui, disent-ils, aurait eu 40 ans à la fin février.

La part responsable de la victime

Certes, cette famille avait reproché aux amis de la victime de l’avoir laissé rentrer à pied après autant de vodka, mais, dit l’avocate, l’attitude du conducteur fautif est inhumaine.

« Aurait-on pu sauver Antony au lieu de le laisser mourir comme un chien ? »

Une avocate de la partie civile

« Aurait-on pu sauver Antony au lieu de le laisser mourir comme un chien ? », s’insurge l’avocate qui demande le renvoi (en jugement civil) pour les dédommagements à « une famille dévastée ».

« Six kilomètres sans s’arrêter et une fausse déclaration en plus ! Il encourt sept ans… »

Le procureur

Son réquisitoire reproche à Samet K. de ne « pas avoir un regard pour cette famille ». Il rappelle que s’ils avaient estimé le piéton en danger (visible et éclairé), les pompiers se seraient arrêtés pour le prendre en charge.

Aucune excuse pour prendre la fuite. La mort du piéton a été instantanée, estime le procureur, ajoutant que cela n’entame rien aux responsabilités du conducteur qui a, de surcroît, fait une fausse déclaration, en plus.

Toutefois, il n’a aucun antécédent, admet le magistrat qui requiert une peine mixte de  prison de trois ans, beaucoup d’obligations et l’annulation du permis de conduire, pour trois ans.

Me Nour Edine El Atmani plaide que son client n’était qu’ « un lapin apeuré qui est rentré au terrier et ne s’est présenté que plus tard aux gendarmes ».

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L’avocat reproche aux pompiers de ne pas s’être arrêtés alors que « la victime titubait sous la prise d’alcool et de stupéfiants ».

Et puis, la victime a pris ce risque de marcher le dos tourné à la circulation. L’avocat conclut à une demande de relaxe sur l’homicide involontaire et ses causes.

La peine prononcée est de deux ans de prison avec sursis simple et six mois d’annulation du permis de conduire (*).

Une indemnisation est accordée aux victimes : 10 000 euros ainsi que quatre fois 600 euros au titre de l’article 475-1 (frais d’avocat).

Informations complémentaires
(*) avec six mois de délai pour en obtenir un autre.

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