
« Avec ces études, on va s’interroger sur savoir comment on imagine notre ville dans l’avenir, quelle identité forte lui donner pour les prochaines années », insiste Pierre Mouraret, maire de Dives-sur-Mer (Calvados), en conclusion de la présentation des études menées ces derniers mois au sein de la commune, montrée aux élus lundi 13 février 2023 en conseil municipal.
En effet, dans le cadre du programme Petites villes de demain, dispositif permettant d’améliorer la qualité de vie dans les communes de moins de 20 000 habitants, des études ont été menées. « Des missions relatives à la revitalisation du commerce et de l’artisanat », précise le maire qui résume :
L’idée, c’est de se demander comment relancer le commerce, le pérenniser et dynamiser le centre-ville, qu’il soit plus repérable et plus accessible.
« Avec les forces vives du territoire »
Différents partenaires ont participé à cette mission : Normandie Aménagement qui conçoit et construit de nouveaux lieux de vie, de travail, de loisirs et d’activités économiques, Soliha, acteur de l’économie sociale et solidaire pour l’habitat, et LDV Studio Urbain, agence de prospective urbaine.
L’enjeu est de garantir la pérennité des activités économiques de la commune et leur préservation face aux dysfonctionnements qui pourraient être constatés. Le but était d’identifier toutes les caractéristiques et les potentiels du territoire en termes d’artisanat et de commerce, ses forces et ses faiblesses.
Pour cela un diagnostic et des études ont été menés ces derniers mois, dans une démarche la plus participative possible, avec différentes propositions organisées : des balades urbaines, des ateliers, des questionnaires, des entretiens plus approfondis avec certains commerçants ou encore un micro-trottoir auprès des Divais.
Le but était d’avoir un plan d’action partenarial imaginé en collaboration avec les forces vives du territoire. On n’a pas ciblé dans notre coin les enjeux : on a impliqué la population et les commerçants.
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Cinq thématiques dégagées
Le but de ce diagnostic était ainsi de donner « des outils d’aide à la décision pour la mise en place d’une stratégie de développement d’économie locale », rappelle Valentin Hamel qui insiste : « Le diagnostic était partagé, il en est de même pour le programme d’actions ».
De ce diagnostic, cinq thématiques sont ressorties. D’abord, l’identité territoriale de Dives « qui nous semble à renforcer », mais aussi le cadre urbain. « On a pu observer des facteurs de dépréciation urbaine avec des espaces publics sous-utilisés, une morphologie urbaine qui sépare la ville en deux », expliquent les chargés d’étude. Les autres thématiques concernent l’attractivité économique liée au commerce et à l’artisanat « avec notamment une stratégie à mettre en œuvre », le logement « qui participe également à l’attractivité du territoire », et les dynamiques sociodémographiques « avec notamment les problématiques de captation des jeunes, de vieillissement de la population ».
Pour chacune de ces problématiques, des actions hiérarchisées et priorisées ont été proposées pour donner des « clés » à la commune.

Des actions à prioriser
Pour la Mairie, l’objectif va être désormais de prioriser tout ce programme d’actions. « L’objectif c’est vraiment de montrer que ça commence à bouger », rappelle Valentin Hamel. « Il ne s’agit pas forcément que de créer de nouvelles choses, mais de voir lesquelles sont essentielles, celles qu’on peut rendre plus fortes pour plus de cohérence et répondre à l’identité souhaitée », ajoutent David Riego-Liron et Yoann Sportouch de LDV Studio Urbain.
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« On aura à prioriser les actions, mais l’important c’est d’avoir une stratégie pour faire que notre commune soit encore plus une ville-centre pour notre territoire », répond Pierre Mouraret qui conclut : « Il faut donner un prolongement à ce travail pour ne pas que cet élan retombe ».
Des exemples d’actions possibles à mener
Pour les différentes thématiques, des exemples d’actions ont été présentés. Tour d’horizon de certaines des propositions faites à la municipalité.
- Identité territoriale : afin de « mettre en valeur le patrimoine fourni et l’histoire de Dives-sur-Mer » et « renforcer ces particularismes », plusieurs pistes ont été avancées. « À court terme, l’objectif pourrait être de définir le positionnement marketing du centre-ville pour pouvoir bien marquer l’entrée de ville, par exemple en créant un parcours découverte du centre-ville ou en organisant des manifestations en rapport avec le récit territorial, comme pour le millénaire de Guillaume le Conquérant en 2027 ».
- Cadre urbain : afin de « connecter les différentes centralités » ou encore « d’embellir et moderniser le centre-ville pour inviter à la flânerie », des préconisations ont été faites. Cela peut par exemple passer par la mise en place d’un plan de sauvegarde et de mise en valeur des cités ouvrières et du centre médiéval, d’élaborer un règlement local de publicité « pour une harmonisation », ou encore d’inscrire le Village d’art au titre des Monuments historiques. « À court terme, on peut aussi installer du mobilier urbain provisoire, valoriser des espaces publics vieillissants ou lancer une campagne de revégétalisation ». À plus long terme, la commune pourrait « définir un projet d’aménagement plus global » avec par exemple « un éclairage public intelligent et du mobilier urbain définitif avec des espaces verts », mais aussi plancher sur la requalification du port de pêche et du boulevard Maurice Thorez.
- Attractivité commerciale et artisanale : pour augmenter la fréquentation des commerces et les valoriser, des actions possibles ont été présentées. Notamment recruter un « manager de centre-ville » et relancer une union commerciale « pour recréer une synergie ». Pour lutter contre la vacance commerciale, il a été évoqué la possibilité pour la municipalité d’ouvrir un QG de revitalisation, de pratiquer le bail à l’essai pour accueillir des boutiques éphémères, de développer des lieux hybrides ou encore d’acquérir les cellules vacantes. À plus long terme : encadrer la rénovation du Village d’Art et accentuer sa visibilité sur le parc Lenormand, engager une campagne de réfection de façades et enseignes commerciales, interdire des transformations d’usage des commerces en logements dans le centre, réfléchir à étendre les terrasses des commerçants pendant la période estivale…
- Dynamiques sociodémographiques : afin de « maintenir la population, de soutenir la jeunesse, d’accompagner le vieillissement de la population » ou encore de « renforcer le lien social » et de « lutter contre l’appauvrissement des ménages », des préconisations ont été faites. Par exemple : travailler « un parcours scolaire complet » en ouvrant des classes générales au lycée, créer « un lieu de rencontre type tiers-lieux » pour rassembler les associations, développer le réseau de transports en commun et de navettes, etc.
- Logements : pour « recomposer le territoire en prenant en compte les risques de submersion marine, maîtriser le foncier, rénover le parc privé de logements, augmenter l’offre de logements » ou encore « freiner l’augmentation des résidences secondaires », Simon Furet (Soliha) a énoncé quelques préconisations. « Il est possible d’engager la révision du PLU et la mise en œuvre d’OAP sur les zones à urbaniser et à requalifier, d’intégrer du logement inclusif, par exemple avec des colocations de personnes seniors, de mettre en place des baux réels solidaires dans le cadre d’un organisme de foncier solidaire dans le but d’avoir des primo-accédants avec des revenus modestes ».