
L’image était forte pour accueillir les financeurs de l’Institut supérieure des arts et du design de Toulouse (IsdaT) : une « haie du déshonneur », comme l’appelle le « comité en lutte » de l’école, qui se tenait de l’entrée jusqu’à la salle de réunion où avait lieu le conseil d’administration.
Plus que de la colère, pourtant, c’est de l’inquiétude qui transparaît de la situation actuelle de l’IsdaT, et notamment de sa situation financière. Car l’institut est un organisme public et comme nombres d’entre eux et nombre de collectivités locales, trois paramètres se sont télescopés en 2022.
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L’école n’aura plus de marge en 2023
« D’un côté on a l’inflation, des prix qui augmentent, et l’entretien et le chauffage de nos locaux qui coûtent plus cher », explique Jérôme Delormas, le directeur de l’école.
À cela, s’est ajoutée la hausse du point d’indice des fonctionnaires, « non compensée par l’État », souligne le directeur. Ce qui provoque une hausse de la masse salariale de l’organisme. Enfin, la suite logique des carrières rehaussent encore un peu plus cette masse salariale.
Résultat, l’école n’a plus de marge, et « nous sommes dans une situation très inconfortable. 2023 s’annonce très compliquée », s’inquiète Jérôme Delormas. D’où l’action du collectif, qui réunit des enseignants, des élèves et des employés de l’institut.
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La mairie principal financeur…
Eux, reprochent à la mairie de leur en demander toujours plus avec moins de moyens. « Il faut donner à cette école les moyens de ses ambitions ! Aujourd’hui déjà, ces difficultés touchent les projets pédagogiques. Demander à la mairie d’assumer son rôle historique de financeur nous semble raisonnable », assure le mouvement par le biais de son porte-parole.
Car la mairie est, depuis le début, le principal financeur. Selon la direction, 4,7 millions des 7 millions d’euros de budget sont issus de la municipalité toulousaine (1,5 million de l’état et plus de 500 000 euros de recette propre).
À cette somme s’ajoutent les locaux eux aussi fournis par la mairie. Mais, qui, là encore, commencent à être un peu trop petits pour les 400 étudiants qui viennent chaque année.
… Mais qui ne peut plus donner
De son côté la mairie, « entend ces demandes », mais se trouve dans une situation particulièrement compliquée. « Tous les établissements publics sont dans la même situation », explique ainsi Nicole Yardeni, adjointe au maire de Toulouse et présidente de la commission culture, « et la mairie aussi « !
Alors d’un côté la mairie soutient la demande d’aide auprès de l’État de l’école et de l’autre invite l’IsdaT à diversifier ses ressources.
Ne pas augmenter les frais de scolarité
Notamment par le biais de la formation, le gros de ses revenus actuels, mais aussi par la multiplication des partenariats avec des acteurs privés et publics.
Et si les frais d’inscription pourraient être une autre variable d’ajustement, du côté de l’école l’envie de rester l’une des écoles d’art les moins chères de France reste une priorité.
Mais il fallait une image forte, cette « haie du déshonneur », pour montrer à ses financeurs, que l’institut des arts et du design de Toulouse n’avait pas l’intention d’être une victime collatérale de la crise actuelle. Ils l’ont faite.