Par Vincent Dewitte
Jeunes et adultes continuent ce vendredi 24 février de venir déposer des fleurs devant l’entrée principale du lycée Saint-Thomas d’Aquin, où les cours ont repris
Deux jours après la tragédie venue endeuiller le lycée Saint-Thomas d’Aquin de Saint-Jean-de-Luz, jeunes et adultes continuent ce vendredi de venir déposer des fleurs devant l’entrée principale de l’établissement. L’hommage silencieux est souvent assorti d’une prière, pour la victime et pour toutes les personnes qui resteront durablement affectées par le drame de ce 22 février.
« Une profession très difficile »
De ces silhouettes anonymes se détache celle d’une Luzienne, pas là par hasard. Irène vient de déposer une rose devant l’entrée. Voisine de l’établissement scolaire, cette native de Sare associe à son geste sa fille passée par ce collège-lycée, ancienne élève de la professeure d’espagnol mortellement poignardée. Une fille devenue, elle-même, professeure d’espagnol. « C’est trop difficile pour elle de venir », souffle Irène.
« C’était une dame réservée mais qui était passionnée par son métier et qui a tout donné »
« C’était une dame réservée mais qui était passionnée par son métier et qui a tout donné. Je suis vraiment choquée. Il n’y a pas de mot, c’est très très dur », poursuit-elle. Cette réalité est d’autant plus douloureuse à affronter que sa fille, actuellement en poste à Lyon, est en arrêt maladie.
« Elle ne se sentait déjà pas bien, parce que c’est une profession très difficile. Elle était venue se reposer ici et puis il s’est passé ça… Aujourd’hui elle est en plein doute. Elle n’est pas sûre du tout qu’elle va continuer à faire ce métier », confie-t-elle.

Nicolas Mollo/SUD OUEST
Le temps de l’émotion se prolonge
Au même moment, quelques collégiens et lycéens externes sortent pour aller déjeuner. Des policiers restent déployés devant l’entrée, là pour veiller au respect des élèves et du personnel. Une communauté éprouvée, d’abord par le décès d’Agnès Lassalle mais aussi par la présence continue des journalistes ces dernières 48 heures.
Les rares témoignages mettent en lumière une vie normale, qui peine à reprendre ses droits, pour les élèves comme pour les professeurs. Un temps de l’émotion et de la peine qui se prolonge. Un traumatisme profond, qui s’apprête à marquer durablement les âmes et les esprits.