
Émilie Drouinaud/« SUD OUEST »
Selon les souhaits de la famille, simplicité et intimité devaient clore une « période de non-sens » consécutive au drame qui a ôté la vie à cette femme de 53 ans. Organisés en l’église Sainte-Eugénie de Biarritz, ville de résidence de la professeure, les obsèques ont réuni 300 personnes, dont 150 proches admis dans l’édifice. Aucune autorité ou personnalité publique n’était conviée ou présente. Seuls la famille, les proches et des membres de la communauté éducative ont pris place à l’intérieur. À l’extérieur, des dizaines de participants de tous âges ont respecté en silence cette demande d’intimité, assistant au ballet des bouquets, déposés dans l’édifice et débordant sous le porche. Ils ont suivi l’entrée du cercueil de bois blanc, accompagné de l’évêque de Bayonne Monseigneur Aillet, et d’un air de guitare classique de Francisco Tarrega « Recuerdos de la Alhambra ».

Émilie Drouinaud/« SUD OUEST »
En espagnol et en basque
La langue de Cervantes était bien présente tout au long de la cérémonie, tout comme le basque, par les chants d’un chœur de lycéens de Saint-Thomas d’Aquin : Argitik, chant de la lumière et Hegoak, les ailes, ont respectivement ouvert et clôturé la messe. Entre les deux, Monseigneur Aillet a invoqué Marie-Madeleine et sa leçon de compassion, la lettre de Saint-Paul aux Corinthiens et son credo « s’il me manque l’amour je ne suis rien » ou encore l’Évangile selon Saint-Jean. Il a également cité Claudel : « Dieu n’est pas venu dans le monde pour supprimer la souffrance ni pour l’expliquer », rappelant l’amour de la littérature qui habitait Agnès Lassalle.
Danse avec Agnès
Ses proches ont rappelé son engagement pour son métier d’enseignante et ses élèves. Il a aussi été question de ses traits de caractère « travailleuse, déterminée » autant que « joyeuse, espiègle ». Stéphane Voirin, le compagnon, a raconté leur rencontre, les vœux qu’ils réitéraient dans la cathédrale de Bayonne, chaque 22 avril… En espagnol, il a été rappelé qu’Agnès aurait voulu que l’on continue à rire, que « le fil ne soit pas coupé » entre elle et ceux qui l’aiment.
Sans doute pour donner corps à cette idée, Stéphane Voirin a voulu, à la sortie de l’église, entourer le cercueil d’une atmosphère qu’adorait Agnès : celle des soirées où ils dansaient le rock. Après avoir embrassé le cercueil, il s’est mis au rythme de la voix de Nat King Cole pour emporter son Agnès dans des pas tourbillonnants. Il a été rejoint par plusieurs couples, dont certains en pleurs, qui se sont mis à swinguer en chantant « tu peux avoir confiance, je ne repartirai pas… »