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Environnement : les algues vertes coûtent cher en presqu’île de Guérande

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Assérac voit s’échouer entre 600 et 2500 tonnes d’algues vertes chaque année  ©Mairie d’Assérac

Joseph David, maire d’Assérac, près de Guérande (Loire-Atlantique) pousse régulièrement un coup de gueule. En octobre 2022, il avait même invité le président de la République Emmanuel Macron à le rencontrer.

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L’objet de son courroux : les algues vertes et leurs conséquences environnementales et financières pour sa commune, sanitaires pour la population, en raison de la production d’hydrogène sulfuré lors de leur fermentation. L’élu en appelle à la solidarité de l’État et des collectivités. 

Entre 600 et 2 500 tonnes d’algues vertes

À Assérac, les algues vertes se déposent sur ses 9 km de côte, la plage de pont Mahé étant la plus touchée. Un fléau.

Si 600 tonnes ont été ramassées en 2022, le volume peut aller jusqu’à 2 500 tonnes, comme en 2020. Une variabilité liée principalement aux vents, plus ou moins forts, plus ou moins d’ouest.

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En fond de baie

Car Assérac est située au fond d’une baie, avec les vents dominants d’ouest, qui poussent les algues. Faute de courant, elles ne s’évacuent pas et s’échouent sur les plages. Deux autres communes de la communauté de communes Cap Atlantique sont aussi impactées, mais dans une moindre mesure : Piriac-sur-Mer et Pénestin (Morbihan).

Au total, sur l’agglomération de la presqu’île de Guérande / La Baule, ce sont 4 500 tonnes d’algues vertes, en moyenne, qui se déversent chaque saison. À charge pour les communes d’assurer le ramassage, pour Cap Atlantique de gérer le traitement et l’évacuation.  

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Un coût important

Pour Assérac, la plus touchée, le coût annuel oscille entre 20 000 € et 40 000 €. Une charge considérable pour les finances de cette commune d’à peine 2 000 habitants. 

Observée de façon épisodique de mai à septembre, l’arrivée, aléatoire, des algues vertes, rend difficile l’organisation des opérations de ramassage qui pourtant doivent être réalisées sous 24 h, avant que les algues ne fermentent massivement.

« Nous utilisons deux tracteurs avec remorque ainsi qu’un tractopelle. Ce qui mobilise trois agents simultanément. Le coût estimé de ce dispositif est de 230 €/h. On faisait auparavant éliminer ces algues par une entreprise prestataire, mais la plage se dégradait rapidement. L’épaisseur de sable diminuait et la biodiversité était éliminée. La commune a décidé de reprendre les ramassages. On protège notre côte et notre plage »,  explique René Perrais, adjoint à l’environnement.

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Ramassage des algues vertes sur la plage de Pont-Mahé à Assérac ©Mairie d’Assérac

Traitées à Pénestin

Ramassées, les algues sont, dans la foulée, acheminées à 6 km de là, à la déchetterie Cap Atlantique de Pénestin, sur une aire d’égouttage où elles doivent réglementairement rester 24 h. « Elles sont immédiatement épandues sur des parcelles agricoles selon un plan d’épandage, à raison de 24 tonnes par hectare, une fois tous les 3 ans, variable en fonction des types de culture. Certaines de ces parcelles sont à Assérac, mais peuvent être aussi dans les communes voisines. Les algues ont alors parcouru 12 km aller-retour, ou même plus », précise Alain Le Fur, conseiller municipal d’Assérac et agriculteur.

La bataille menée par le maire d’Assérac semble avoir été partiellement entendue. Cap Atlantique vient de lui octroyer une aide exceptionnelle pour 2023. 

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Une exceptionnelle de 30 000 €

Ni le Département de la Loire-Atlantique, ni la région des Pays de la Loire, ni l’État n’accompagne les communes de Loire-Atlantique touchées par les algues vertes. En Bretagne, le conseil régional, avec l’État, a déployé un plan de lutte. Huit baies ont été recensées, celle de Pénestin, dans le Morbihan, n’y figure pas. Pourtant, la commune est elle aussi concernée. 190 tonnes ont été ramassées en 2022 par ses services municipaux.

Face aux coûts supportés par les communes uniquement, Cap Atlantique vient de décider d’accorder un soutien «  exceptionnel et d’urgence  », de 30 000 € à Assérac. Une aide exceptionnelle qui, prévient le président de Cap Atlantique Nicolas Criaud, ne pourra être pérennisée que si chacun prend sa part .

Des démarches sont engagées auprès de l’État, la Région des Pays de la Loire, le Département de Loire-Atlantique, l’Agence de l’eau Loire-Bretagne, pour mettre la main au porte-monnaie et créer un dispositif d’accompagnement à long terme. 

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