Par SudOuest.fr avec AFP
Les malfaiteurs créaient un réseau virtuel puissant forçant les appareils équipés d’une carte SIM à s’accrocher sur celui-ci, afin de diffuser des SMS permettant des escroqueries à partir des comptes Ameli
Cinq personnes ont été mises en examen jeudi à Paris, soupçonnées d’avoir utilisé un IMSI-catcher, système de surveillance utilisé par les services de renseignement, pour une escroquerie avec des SMS frauduleux de l’Assurance maladie.
Les enquêteurs soupçonnent « une équipe de malfaiteurs » d’avoir utilisé, « dans un véhicule circulant en Île-de-France, une fausse station de base (IMSI-Catcher) », un dispositif habituellement utilisé par les services de renseignement ou de police pour intercepter des données de connexion dans une zone donnée.
Plus de 400 000 personnes touchées
Le principe utilisé par les malfaiteurs étaient de « créer un réseau virtuel puissant forçant les appareils équipés d’une carte SIM à s’accrocher sur celui-ci, afin de diffuser des SMS permettant des escroqueries à partir des comptes Ameli », expliquent les gendarmes. Au total, entre septembre 2022 et février 2023, « plus de 400 000 personnes » ont été touchées via un SMS frauduleux les invitant à « mettre à jour leurs données personnelles en cliquant sur un lien qui les oriente sur un site usurpant celui de l’Assurance maladie ».
Le 30 décembre 2022, lors d’un contrôle routier des policiers avaient interpellé une conductrice à Paris qui avait un IMSI-catcher dans son véhicule. Mais dans la suite de leurs investigations, les gendarmes ont compris que plusieurs appareils de ce type étaient en fait utilisés. Un deuxième a été découvert mardi dans une ancienne ambulance qui circulait dans les banlieues nord et ouest de Paris.
Cinq interpellations
Au total, six personnes ont été identifiées par les enquêteurs. Cinq ont été interpellées mardi.
Jeudi, les suspects ont été mis en examen notamment pour escroqueries et tentatives d’escroquerie en bande organisée, détention non autorisée d’un dispositif technique ayant pour objet la captation de données informatiques, et pour accès et maintien dans un système de traitement automatisé des données (STAD).
Trois ont été placés en détention provisoire et deux sous contrôle judiciaire.