
À quelques pas du Cyclop à Milly-la-Forêt (Essonne), entre deux chants d’oiseaux, des tintements, bruits de frottement et autres entrechoquements interpellent par leur son et leur répétition mécanique. En tendant l’oreille, en ouvrant l’œil, le voile mystérieux se dissipe pour révéler des petites sculptures sonores s’agitant avec une pointe d’humour, guidant le visiteur du chemin piétonnier jusqu’à la sculpture géante, construite au cœur des bois par un collectif d’artistes entre 1969 et 1994, à l’initiative de Jean Tinguely et Niki de Saint Phalle.
Assemblage d’objets issus de la nature (bois, pierre, coquilles d’escargots) ou récupérés (morceaux de métal, bouteille en plastique, boites de conserve), ces installations subtiles ont été réalisés par Rie Nakajima et Pierre Berthet.
La sculptrice japonaise et le musicien belge sont deux des quartes artistes invités de la nouvelle saison qui débute ce samedi 1er avril 2023.
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« Garder une dynamique organique et vivante »
Baptisée Murmures en fractales des récits qui nous accompagnent, la nouvelle exposition offrira jusqu’au 5 novembre une variété d’évènements artistiques et culturels ouverts au public.
Des ateliers pour le jeune public, une table ronde sur le graphisme en avril, une visite-dégustation de menthe poivrée en juillet et une conférence en septemebre complèteront les performances des quatre artistes invités.
« Ayant la particularité d’exposer non pas entre 4 murs blancs d’une galerie ou d’un musée, mais en pleine nature, nous souhaitions garder une dynamique organique et vivante dans la programmation », souligne François Taillade, directeur de l’association Le Cyclop et commissaire de l’exposition.
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Plusieurs performances qui rythmeront la saison
Rie Nakajima et Pierre Berthet joueront ainsi un concert le 13 mai à 20 h 30. Puis au mois de juin, ce sera au tour de Virginie Yassef d’entrer en scène.
Pour sa performance prévue le samedi 10 juin à 20 h 30 à l’occasion de la Nuit européenne des musées, l’artiste imagine une sculpture prenant la forme d’un rocher « à écailles », qu’elle a remarqué lors d’une balade dans la forêt de Fontainebleau.
Elle installera également une grande bannière dans les arbres à l’arrière du Cyclop ornée d’une phrase qui promet d’être à la fois compréhensible tout en demeurant énigmatique.

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Une plongée dans les traditions du Caucase
Enfin, toujours près de l’œuvre sculpturale haute de 22,5 m, dans un conteneur au milieu des fougères, une série de films de l’artiste-réalisatrice Sophio Medoidze emmène les visiteurs sur les traces de jeunes cavaliers du Caucase dans un rituel d’initiation.
L’association Le Cyclop accompagne aussi l’artiste géorgienne dans la réalisation d’un nouveau film sur une grande figure antique, Médée, qui a son origine au Royaume de Colchide, aujourd’hui en Géorgie.
Une projection de ce film, suivie d’une performance de l’artiste, sont prévues le samedi 14 octobre à 20 h 30.
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Près de 28 000 visiteurs accueillis en cinq mois l’an dernier
Derrière cette idée de la fractale, il y a un hommage à la face aux miroirs du Cyclop mais il y a aussi les différentes installations d’œuvres qui se répondent tout en gardant chacune leur identité via les récits et performances qui les accompagnent.
Lieu hybride associant à la fois patrimoine artistique, nature et création contemporaine, Le Cyclop a accueilli près de 28 000 visiteurs l’an dernier malgré deux mois de fermture. Sans doute seront-ils encore plus nombreux cette année avec une saison complète sans coupure.